« Nous voulons la transparence sur les fonds publics versés à la société Adoma pour la gestion de ses hébergements » exigent les associations d’aides et de solidarité à la situation migratoire sur Metz et environs.
Plusieurs associations dont ActionFroid-Metz, CMLM, Humanitaire Blida, Rébellion Blida, Solidarité Migrants Moselle, citoyen-nes engagé-es ont rédigé une déclaration commune que voici :
« Nous, associations, collectifs, mouvements citoyens et simples êtres humains soucieux de leur propre humanité, nous, habitants de la région de Metz et des environs en appelons à la conscience collective à faire cesser la tragédie d’une politique d’accueil indigne des personnes. Au-delà de nos divergences et de la diversité de nos points de vue, nous aspirons à animer un front commun, à nous unir pour que tout être humain soit assuré d’un hébergement décent.
L’Etat a confié la gestion des sites d’hébergement des migrants et de personnes en attente du statut de réfugié, à la société Adoma. La mission de service public que remplit Adoma, selon les termes mêmes de son directeur pour la région Grand-Est consiste à : « coordonner les actions des associations d’aides aux demandeurs d’asile et assurer la maintenance et la sécurité des lieux d’hébergement » (Républicain Lorrain du 17 novembre 2017). Et ce, conformément à la déclaration du Président de la République en date du 27 juillet 2017 où il affirmait : « D’ici la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues ».
Des carences importantes
Or, nous constatons, sur le terrain, que ce soit dans l’ancien lycée Poncelet (Metz Borny) ou dans l’ancienne école maternelle de Guénange des carences importantes et inquiétantes.
En effet à Guénange la situation est la suivante :
– Absence de chauffage en continu ;
– Pas d’eau chaude dans les douches ;
– Les toilettes sans porte et les sanitaires sont clairement insuffisants et inadaptés. Les conditions d’hygiène et le respect de la dignité humaine notamment de la pudeur ne sont pas respectées et la promiscuité est la règle ;
– Les plaques électriques qui sont supposées être là pour chauffer les repas font sauter les plombs quand elles sont allumées donc il est impossible aux hébergés de cuisiner, de plus les plaques sont installées dans les salles de classe transformées en dortoirs ;
– La sécurité interne entre les personnes qui entrent en conflit les unes avec les autres du fait de cette surpopulation et de la promiscuité indigne dans laquelle elles sont contraintes de coexister n’est pas assurée ;
– Les distributions alimentaires sont aléatoires voire inexistantes pour certains.
Au lycée Poncelet la situation au 15 décembre était la suivante :
– Des micro-ondes (3 ou 4) et des plaques électriques (3 ou 4) sont posés par terre en attente de branchement ;
– Dans la salle commune, on trouve, pour environ 50 migrants ou plus, 4 chaises et une table ;
– Des expulsions aléatoires de demandeurs d’asile qui ont dormi trop tard le matin.
Refus de communiquer
La préfecture et Adoma ont le devoir de communiquer à la société civile le nombre officiel des hébergés et de réactualiser hebdomadairement ces chiffres.
Ce refus de communiquer clairement sur les chiffres des personnes hébergées pose également un problème de transparence démocratique grave.
Nous voulons clairement savoir si la société Adoma reçoit 35 euros par jour et par migrant et que fait-elle précisément de cette somme allouée par la préfecture aux structures d’accueil accueillant des migrants ?
Nous voulons la transparence sur les fonds publics versés à la société Adoma pour la gestion de ses hébergements. Le monopole de cette société et ses méthodes doit poser question au contribuable français qui la finance.
Notre but est d’agir pour que plus une seule personne ne soit contrainte de vivre à la rue, ne soit expulsée de son logement ou de son abri sans solution de relogement et que celles qui sont hébergées le soient dignement. Une fois encore, nous demandons la mise en place d’une CONCERTATION entre tous les acteurs pour que soit appliquée la volonté proclamée de la plus haute autorité de l’Etat.
Migrants : gestion privatisée
Nous restons vigilants et mobilisés pour inspirer une source constante de motivation aux services de l’Etat afin d’appliquer cette volonté politique clairement affichée par le président de la République.
Il nous paraît étrange et scandaleux que des associations solidaires et de simples citoyens qui constituent les forces vives de la société civile soient empêchés d’agir efficacement sous prétexte de privatisation de la gestion des migrants. Nous appelons toute autre association ou mouvement citoyen ou tout simple citoyen se sentant en affinité avec le message délivré à se mettre en rapport avec nous afin de renforcer notre action. »