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Retraites : Et si Macron démissionnait ?

Personne ne veut de cette réforme mal ficelée et mal défendue par les faire-valoir de la Macronie, ni les Français ni les élus. Le président devra l’admettre ou se démettre. Voici l’article que nous avons publié le 22 février 2023. Il reste d’actualité.

Conférence de presse d'Emmanuel Macron en 2019 sur les retraites (capture Dailymotion)
Conférence de presse d’Emmanuel Macron en 2019 sur les retraites (capture Dailymotion)

Le projet de réforme des retraites est très mal engagé, tout le monde en est désormais convaincu. Les Français, à plus de 70%, n’en veulent pas. Les députés se chamaillent autour du texte comme larrons en foire. L’exécutif est tétanisé par la colère qui monte de la rue.

La journée décisive du 7 mars

Que va-t-il se passer maintenant ? Le 7 mars, une nouvelle fois, les Français descendront dans la rue. Et, nous l’avons dit, tout peut arriver, même le pire. D’autant que les grèves et les manifs se poursuivront les 8 et 9 mars. Peut-être après.
La sagesse voudrait que ce projet soit purement et simplement abandonné. Mais nous savons que le président de la République veut en faire le marqueur essentiel de son deuxième quinquennat. Il va donc maintenir le texte qui, après l’Assemblée, va être examiné par le Sénat. D’abord en commission le 28 février puis dans l’hémicycle le 2 mars. Ensuite, une commission mixte paritaire (députés et sénateurs) aura jusqu’au 26 mars pour élaborer un texte commun.
Mais si aucun accord n’est trouvé, si le texte n’est pas approuvé ensuite par les deux chambres, le gouvernement peut imposer sa réforme par voie d’ordonnances, dès le 27 mars. L’exécutif a encore la possibilité d’imposer son texte, pour la onzième fois depuis le début de la législature, via l’article 49.3. Cela provoquerait une crise politique majeure.

La dissolution de l’Assemblée

Comment sortir de ce bourbier ? On sait que le Conseil d’État doit se prononcer sur la constitutionnalité de plusieurs dispositions du texte. Les Sages du Palais Royal pourraient retoquer un ou plusieurs articles qui ne rentrent pas dans le champ d’un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) choisi par l’exécutif.
Macron, s’il était malin, pourrait en tirer argument pour abandonner sa réforme.
Mais ce n’est pas le genre de Jupiter qui entend rester maître du jeu.
Il peut aussi dissoudre l’Assemblée comme il l’a déjà évoqué. Retrouverait-il alors une majorité pour mener à bien son programme et donc la réforme des retraites ? Rien n’est moins sûr. Macron est aujourd’hui très impopulaire. Les sondages lui donnent environ 30% de satisfaits. La colère des Français est si grande, pour diverses raisons, que la nouvelle assemblée sortie des urnes lui serait largement défavorable. Et pourrait faire du Rassemblement National le premier parti de France.
Une cohabitation serait alors impossible avec Marine Le Pen à Matignon. Emmanuel Macron le sait bien. Il n’aurait alors pas d’autre choix que de démissionner. Avant l’été.
Mais il s’agit de politique fiction, bien entendu.

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