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Hommage national à Jacques Chirac

L’Élysée a décrété une journée de deuil national, lundi 30 septembre 2019, avec un office religieux à midi en l’église Saint-Sulpice à Paris. Que restera-t-il de l’homme et de sa politique ?

Jacques Chirac et George W. Bush (photo Maison Blanche)

De très nombreux témoignages ont afflué de toutes les régions de France après l’annonce, jeudi 26 septembre 2019 par sa famille, du décès de Jacques Chirac à l’âge de 86 ans.
La presse française comme la presse internationale ont consacré de longs articles à la vie de l’ancien président de la République. Radios et télévisions ont bousculé leurs programmes pour évoquer le parcours singulier de cet homme politique qui incarnait à lui seul LA France. Celle des villes et celle des champs, celle du bien vivre et du bien manger, celle des gauloiseries les plus égrillardes et celle du baisemain le plus distingué. Chirac incarnait aussi les valeurs universelles de la France : celles de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité héritées des Lumières.
Voilà pourquoi tous les Français se reconnaissaient en lui.

« Il a dit non »

Dans son discours, jeudi soir, à la télévision, le président Macron ne s’y est pas trompé. Il a salué « l’homme d’Etat que nous aimions autant qu’il nous aimait … un homme qui nous ressemblait et nous rassemblait. »
Pourtant, de sa longue carrière politique, un événement semble dominer tous les autres, lorsque le président Chirac a dit non à l’Amérique. Un acte courageux salué par tous les Français et qu’Emmanuel Macron a voulu souligner, jeudi soir, en rappelant que son prédécesseur à l’Elysée représentait « une France indépendante et fière, capable de s’élever contre une intervention militaire injustifiée lorsqu’il refusa en 2003 l’invasion de l’Irak sans mandat des Nations Unies… »
On se souvient en effet que l’Amérique de Bush décida, unilatéralement, d’envahir l’Irak sur la foi d’un énorme mensonge : l’existence d’armes de destruction massive que possédait, selon le secrétaire d’Etat américain Colin Powell, le dictateur Saddam Hussein. C’était faux.

« Un monde meilleur »

Tous les Français se souviennent de ce discours mémorable de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 14 février 2003, s’opposant fermement à la guerre. C’était la voix de la France.
Rappelons-nous la conclusion : « C’est un vieux pays, la France, un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie. Un pays qui n’oublie pas et qui sait tout ce qu’il doit aux combattants de la liberté venus d’Amérique et d’ailleurs. Et qui pourtant n’a cessé de se tenir debout face à l’Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »

Testament politique

Voilà finalement le testament politique que nous laisse Jacques Chirac via son ministre des Affaires étrangères. Voilà aussi le message de paix que nous voulons retenir de l’ancien président à l’heure où l’Amérique belliqueuse de Donald Trump veut repartir en guerre non plus contre l’Irak mais contre l’Iran.
Emmanuel Macron serait bien inspiré de suivre l’exemple de Jacques Chirac en rendant à la France son indépendance et son honneur.
Lundi 30 septembre 2019, une journée de deuil national a été décrétée par l’Elysée. Un office religieux sera célébré en l’église Saint-Sulpice (à défaut de Notre-Dame, toujours interdite au public) à midi suivi d’un hommage aux Invalides. Jacques Chirac sera inhumé au cimetière Montparnasse, à Paris, auprès de sa fille Laurence.

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