« La France est devenue la risée de l’Europe » regrette l’économiste Marc Touati qui redoute une aggravation de la crise avec la hausse des droits de douane américains.

La situation économique de la France s’assombrit à vue d’œil. C’est l’alerte lancée cette semaine par Marc Touati qui dénonce dans une vidéo virale (plus de 300 000 vues en quelques jours) l’état « catastrophique » des finances publiques françaises. Selon lui, la France de 2025 serait même dans une position plus critique que la Grèce lors de sa crise de la dette au début des années 2010.
Déficit record et dette explosive
Le dernier rapport d’Eurostat révèle un déficit public français de 5,6 % du PIB au premier trimestre 2025, un niveau supérieur à celui de tous les autres pays de la zone euro. À l’échelle de l’Union européenne, seule la Roumanie fait pire.
La dette publique française atteint 114,1 % du PIB, plaçant la France parmi les trois pays les plus endettés d’Europe, derrière la Grèce et l’Italie. Pire encore, près de 55 % de cette dette est désormais détenue par des investisseurs étrangers, un record en Europe, loin devant l’Allemagne (50 %), l’Italie (27 %) ou le Japon (10 %). Cette dépendance accrue est jugée « dangereuse » pour la souveraineté économique du pays.
Les dépenses publiques en roue libre
Avec 57,2 % de dépenses publiques rapportées au PIB, la France partage désormais la première place mondiale avec la Finlande. Les dépenses de fonctionnement de l’État ont augmenté de près de 100 milliards d’euros depuis 2021, sans véritable réforme structurelle. Dans le même temps, la pression fiscale continue d’augmenter, avec des prélèvements atteignant 1 327 milliards d’euros, en hausse de 21,5 % sur 3 ans.
Selon l’économiste, ces dérives résultent d’un manque de volonté politique et d’un refus de s’attaquer à une fonction publique jugée surdimensionnée. « La France est devenue la risée de l’Europe », dénonce-t-il, estimant qu’un « grand soir fiscal » est nécessaire pour relancer la machine.
« Pire que la Grèce » ?
La comparaison avec la Grèce n’est pas qu’une formule choc. Le pays, en 2010, avait un PIB de 350 milliards d’euros pour une dette équivalente. La France, elle, cumule 3 500 milliards d’euros de dette pour une économie représentant près de 20 % du PIB de la zone euro. « Trop gros pour faire faillite ? Au contraire : si la France vacille, les conséquences seront planétaires », alerte l’économiste.
Les sondages récents montrent également une chute de la confiance dans l’exécutif, avec moins de 20 % d’opinions favorables pour le président et le Premier ministre. « Il n’y a plus de pilote dans l’avion », dit-il.
La guerre commerciale en toile de fond
Parallèlement, la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe menace d’aggraver la crise. La hausse des droits de douane pourrait accentuer l’inflation et plomber la croissance, déjà moribonde. En France, celle-ci est attendue à 0,4 % en 2025, contre plus de 7 % pour l’Argentine, exemple cité comme modèle de redressement.
L’Argentine en contre-exemple ?
Longtemps citée comme un cas d’école de l’échec économique, l’Argentine suscite aujourd’hui l’admiration. En appliquant une politique de rigueur budgétaire drastique, le pays est passé d’un déficit de 5,4 % à un excédent budgétaire, tout en ramenant son inflation de 220 % à 20 %. Sa dette publique a été divisée par deux et la croissance dépasse les 7 %.
Une leçon, selon l’économiste, pour la France : « Réduire la dépense publique, simplifier la législation, baisser les impôts. C’est difficile, mais possible. »