Le 6 juin 1944, les forces alliées lancent la plus grande opération aéronavale de l’histoire, marquant un tournant décisif dans la Seconde Guerre mondiale.
Une armada sans précédent
Au petit matin du 6 juin 1944, une armada de près de 7 000 navires, protégée par 10 000 avions, s’approche des côtes normandes. À leur bord, plus de 150 000 soldats alliés se tiennent prêts à débarquer. À 6 h 30, l’assaut est donné. Les rampes des barges s’abaissent et les premières unités s’élancent. C’est la plus grande opération aéronavale de l’histoire, marquant un tournant décisif dans la Seconde Guerre mondiale.
Le contexte de la guerre
En 1943, l’Allemagne nazie occupe la quasi-totalité de l’Europe. À l’est, l’URSS résiste. Pour faire reculer Hitler et soulager l’Armée rouge, les dirigeants des trois puissances alliées, Joseph Staline, Franklin Roosevelt et Winston Churchill, s’accordent sur l’ouverture d’un nouveau front à l’ouest. Les Allemands, redoutant un débarquement allié, se protègent derrière le mur de l’Atlantique, un titanesque système de fortifications érigé sur plus de 4 000 km. Dans leurs bunkers, les soldats de la Wehrmacht se tiennent prêts, surtout dans le Pas-de-Calais, tout près de l’Angleterre. Partout, de jour et de nuit, du nord aux Pyrénées, on veille. Tout le monde, à son poste, attend l’assaillant à l’abri, sous le béton et l’acier, pouvant défier les plus lourdes torpilles.
Le plan des Alliés
C’est sur le littoral normand que les Alliés frapperont, là où les défenses ne sont pas aussi infranchissables que la propagande nazie veut le faire croire. Mais, surtout, là où on ne les attend pas.
Baptisé « Opération Overlord », le débarquement de Normandie est prévu au printemps 1944 et placé sous le commandement du général américain Dwight Eisenhower. En Angleterre, durant des mois, et en secret, tout est minutieusement préparé. Des centaines de convois traversent l’Atlantique pour transporter des hommes et du matériel, on conçoit des ports en pièces détachées pour être assemblés en Normandie. Pour faire croire à un débarquement à Calais, les Alliés bombardent la zone et mènent des campagnes de désinformation. Ils déploient même une armée factice dans le Kent, en face du Pas-de-Calais, constituée de faux navires et de chars en caoutchouc. Le subterfuge est tel, que jusqu’à la dernière minute, les Allemands gardent leurs troupes à Calais.
Le déroulement du débarquement
Le débarquement de Normandie est retardé de 24 heures à cause de la mauvaise météo. Mais le 5 juin, vers 21 h 15, les vers de Verlaine diffusés sur Radio Londres annoncent le lancement des opérations. « D’une langueur monotone ». Vers 21 h 30, l’Opération Neptune commence. C’est la première phase du Débarquement. Trois divisions de parachutistes sont larguées derrière l’ennemi pour sécuriser la zone et, malgré les pertes, s’emparent des points stratégiques. Vers 5 h, le feu s’abat sur les fortifications allemandes. La visibilité est mauvaise et les bombardements ne sont pas aussi efficaces que prévu. Un peu avant 6 h, le jour se lève, la mer est très agitée. Les hommes se tiennent prêts. À 6 h 30, les divisions américaines ouvrent le bal et s’élancent sur Utah Beach et sur Omaha Beach. Puis, les Britanniques, les Canadiens et 177 Français débarquent sur les plages Gold, Sword et Juno.
L’issue de la journée
Sur Omaha Beach, le débarquement tourne au calvaire. Les embarcations sont déportées et les hommes font 500 mètres à découvert sous les tirs ennemis venus des falaises. Des unités sont décimées, mais en quelques heures, les cinq plages sont contrôlées. Les Alliés ont réussi ce que les Allemands qualifiaient d’utopie : un port artificiel remorqué pièce par pièce et assez grand pour décharger le matériel d’une armée mécanisée. La bataille de Normandie peut commencer. Il faudra trois mois pour la remporter et près de 140 000 morts des deux côtés. Moins d’un an plus tard, le 7 mai 1945, l’Allemagne nazie capitule. « Today, it’s Victory in Europe day. »
Zelensky est invité par Macron pour commémorer le débarquement allié en Normandie le 6 juin prochain. Poutine ne l'est pas, la Russie en est exclue pour la 1ere fois depuis la création de l'événement en 1984.
Quelqu'un se rappelle-t-il que l'Ukraine se battait aux côtés de… pic.twitter.com/2v7jTibcXX
— L'Observateur Q2 (@LobservateurLi2) June 1, 2024