Le cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa a tourné en France un remake de l’un de ses films : violence, manipulation, mensonges et confusion.

Après « Cloud » et « Chime », « La voie du serpent » est le troisième film de Kiyoshi Kurosawa diffusé en France cette année (sortie le 3 septembre). Tout comme pour « Le Secret de la chambre noire » (avec Tahar Rahim), c’est en France que le cinéaste japonais a tourné ce long-métrage qui est en fait un remake, une nouvelle version de son propre film « Serpent’s Path » (1998).
C’est donc dans les rues de Paris que l’on découvre les personnages principaux, une Japonaise et un Français, Sayoko et Albert joués par Kô Shibasaki et Damien Bonnard. « On fait ça aujourd’hui », décident-ils. En fait, « ça », c’est pénétrer dans un immeuble, pistolet en main, et enlever un homme, incarné par Mathieu Amalric. « Vous êtes qui ? Qu’est-ce que vous me voulez ? », demande celui-ci, enchaîné dans un entrepôt désert. Albert lui diffuse une vidéo de sa petite fille jouant du piano, tuée à 8 ans, défigurée, massacrée de seize coups de couteau. Le père désespéré et la psychiatre japonaise sont persuadés que leur prisonnier est coupable, et la victime se fait alors tourmenteur, persécuteur.
Le torturé les met sur la piste d’un autre homme, kidnappé et interrogé lui aussi, qui donnera le nom d’un troisième, kidnappé et interrogé à son tour… Le duo infernal organise ainsi une vengeance implacable, pourchasse les membres d’un « cercle », une fondation qui cachait un trafic d’enfants : « On y est presque, il faut tenir », s’encouragent-ils. Les versions variables et suspects successifs font qu’on ne sait plus vraiment où est la vérité. « La voie du serpent » est ainsi un inquiétant cauchemar, fait de manipulation, de paranoïa, de mensonges et de confusion, qui conduit à une vengeance sans fin.
Patrick TARDIT
« La voie du serpent », un film de Kiyoshi Kurosawa, avec Kô Shibasaki et Damien Bonnard (sortie le 3 septembre).
