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L’élégance du « Colibri »

Tiré d’un roman de Sandro Veronesi, le film de Francesca Archibugi est un bouleversant mélodrame à l’italienne, un récit désordonné mais avec de l’humanité et des sentiments.

Au cours de ce récit décousu, éclaté sur plusieurs époques, on suit le destin de Marco.

C’est « une vie racontée en vrac » qui est retracée dans « Le Colibri », film de Francesca Archibugi (sortie le 2 août), tiré d’un roman de Sandro Veronesi (Editions Grasset). Cette vie, c’est celle de Marco, joué par Pierfrancisco Favino lorsque le personnage est adulte, et surnommé par sa mère (Laura Morante) le colibri alors qu’il était enfant ; tel le petit oiseau aux battements d’aile frénétiques, il dépense beaucoup d’énergie pour rester sur place.

Sur place, c’est d’abord une belle villa de bord de mer, résidence de vacances de la famille ; une famille franco-italienne réside dans la maison voisine, toute aussi belle. Ados amoureux, Marco et la voisine, Luisa, se retrouvent en cachette sur la plage. L’été qui aurait dû être celui de leur romance, leur amourette est brutalement interrompue par un drame :  dépressive, la sœur de Marco se jette pour toujours dans les vagues.

Une vie en vrac et en désordre

Au cours de ce récit décousu, éclaté sur plusieurs époques, on retrouve Marco bien des années plus tard, alors qu’il reçoit la visite d’un psy joué par Nanni Moretti (personnage qui convient bien au cinéaste italien) ; le thérapeute de son épouse Marina (Kasia Smutniak) vient l’informer de la gravité de l’état de santé de celle-ci. Marina avait vite compris que son Marco a toujours aimé une autre, cette Luisa (interprétée adulte par Bérénice Bejo), son amour de jeunesse avec qui il a gardé le contact, au fil des années, et dont finalement il n’a jamais été l’amant.

De l’enfance à la vieillesse, devenu grand-père qui élève sa petite-fille, on suit donc la vie en vrac et en désordre de Marco le colibri, un homme qui aura essayé de bien faire, qui parfois s’est trompé mais qui n’aura pas ménagé ses efforts, et aura apporté avec élégance sa petite part à la marche du monde. Présenté en avant-première aux Rencontres du Cinéma de Gérardmer, « Le Colibri » est un bouleversant mélodrame à l’italienne ; emplis d’humanité et de sentiments, les instants de vie éparpillés forment finalement un ensemble cohérent, où il est question de douleur de vivre, de culpabilité, d’indécision, de fragilité des êtres, de sacrifice, et de destin.

Patrick TARDIT

« Le Colibri », un film de Francesca Archibugi, avec Pierfrancisco Favino, Kasia Smutniak, Bérénice Bejo, Laura Morante, Nanni Moretti (sortie le 2 août).

Amoureux depuis l’adolescence, Luisa (interprétée par Bérénice Bejo) et Marco (joué par Pierfrancisco Favino) garderont le contact tout au long de leur vie.
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