Chronique « impressionniste » ou ennuyeuse, le film de Charlotte Wells avait reçu le Grand Prix du Festival de Deauville.
« Aftersun » (sortie le 1er février), premier long-métrage de Charlotte Wells, est un film « profondément personnel », confiait la réalisatrice avant sa projection au Festival du Cinéma Américain de Deauville, où il a reçu le Grand Prix et le Prix de la Critique, après avoir obtenu le Prix French Touch du Jury de la Semaine de la Critique à Cannes. Cet enthousiasme critique et festivalier pourra sembler relativement incompréhensible, pour ce qu’il n’apparait être qu’un simple film de vacances, dans un club de Turquie.
Au bord de la mer, un père et sa fille complices vont passer une semaine en tête à tête, entre jeux, piscine, plongée, karaoké, repas… et même un petit flirt pour la pré-ado, Sophie, une gamine onze ans (jouée par Frankie Corio). Dans des séquences fragmentaires, apparait une Sophie adulte, bien des années plus tard, qui porte un regard nostalgique, mélancolique, sur ces images de vacances, ces jours privilégiés avec son paternel, un séjour tranquille à deux, une parenthèse enchantée.
Interprété par Paul Mescal, nominé aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur pour ce rôle, Calum le père encore jeune, la trentaine, semble attentionné, protecteur, tendre, avec sa Sophie. Mais par bribes, apparaissent des instants de tourments, voire de désespoir, on a le sentiment qu’une menace plane au-dessus de ces moments de bonheur perdu, on se dit qu’il y a forcément un drame à venir (maladie, suicide… ?) , on soupçonne même une éventuelle relation incestueuse, mais rien ne confirme rien. La raison de la tristesse de Sophie adulte reste non-dite, non-vue, et on ne sait pas ce qu’on doit deviner dans cette chronique « impressionniste », que l’on peut également trouver particulièrement ennuyeuse.
Patrick TARDIT
« Aftersun », un film de Charlotte Wells, avec Paul Mescal et Frankie Corio (sortie le 1er février).