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« Le réseau Shelburn », un récit pour l’Histoire

Nicolas Guillou évoque dans son film un épisode de la Résistance en Bretagne, comment des aviateurs alliés ont pu être évacués vers l’Angleterre.

Grâce aux résistants bretons, 143 personnes ont pu regagner l’Angleterre.

Nicolas Guillou s’est « inspiré d’une histoire vraie » pour écrire et réaliser son film « Le réseau Shelburn » (sortie le 22 janvier). Un véritable réseau créé sous l’Occupation, à l’automne 1943, alors que tant d’aviateurs alliés, tant d’avions (environ 10.000) étaient tombés sur le sol français. La mission de ce réseau secret était de renvoyer ces pilotes de l’autre côté de la Manche, en passant par la Bretagne.

Le réalisateur a recueilli plusieurs témoignages de Résistantes et raconte ainsi l’engagement des femmes dans la lutte à travers le destin de l’une d’entre elles, Marie-Thérèse Le Calvez, incarnée par l’actrice Alexandra Robert. Une jeune femme de Plouha dans les Côtes-du-Nord (désormais Côtes d’Armor), engagée très tôt dans la Résistance, d’abord comme agent de liaison, avant de participer à l’opération « Bonaparte ».

Arrivés clandestinement par les gares de Saint-Brieuc, Guingamp, Châtelaudren, ou ailleurs, les aviateurs regagnaient ce petit coin de Bretagne, où ils étaient hébergés, cachés. Un message de Radio-Londres donnait le signal du rendez-vous « à la maison d’Alphonse », d’où les militaires étaient guidés, durant des nuits sans Lune, jusqu’à l’anse Cochat devenue la plage Bonaparte, au pied de falaises surveillées par les soldats allemands. Ils embarquaient alors sur des vedettes rapides, et étaient exfiltrés vers l’Angleterre. En huit missions, 143 personnes ont ainsi été sauvées, 135 aviateurs et 8 agents français.

« Le réseau Shelburn » a été tourné sur les lieux même où tout cela s’est déroulé ; malgré des « moyens financiers restreints » et un tournage étalé sur plusieurs années, le film a suscité une véritable dynamique en Bretagne, avec la participation de 500 figurants, 2000 bénévoles, et l’aide précieuse de passionnés d’histoire, collectionneurs, associations, musées, instances nationales… Certes, cette production régionale n’a pas l’ampleur qu’aurait pu donner un grand studio à ce récit passionnant, mais le film a le grand mérite de raconter cette histoire pour l’Histoire, en mémoire de Marie-Thérèse Le Calvez et de tous les autres. Nicolas Guillou imagine justement son film comme « un outil de transmission pour les jeunes générations ».

Patrick TARDIT

« Le réseau Shelburn », un film de Nicolas Guillou (sortie le 22 janvier).

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