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« X-Men », le pouvoir des femmes

« Ce film est le reflet de notre époque, où la vérité n’est pas forcément la vérité », assure Simon Kinberg, le réalisateur de « Dark Phoenix ».

« Je ne vois pas ce film comme une conclusion », assure le réalisateur Simon Kinberg.
« Je ne vois pas ce film comme une conclusion », assure le réalisateur Simon Kinberg.

« Qui sommes-nous ? », telle est la première phrase prononcée dans « X-Men – Dark Phoenix » (sortie le 5 juin). L’identité, qui on est, qui on décide d’être, tout cela est au cœur du douzième film de cette saga, réalisé pour la première fois par Simon Kinberg, qui en avait été jusqu’alors scénariste et producteur. « Je ne vois pas ce film comme une conclusion », assurait le cinéaste lors d’une conférence de presse parisienne, au Café de l’Homme au Trocadéro, avec vue sur la Tour Eiffel, à laquelle participaient également Sophie Turner, très « star » en talons aiguilles et robe d’été ultra courte, Jessica Chastain, dans un plus sobre tailleur-pantalon, le magnétique Michael Fassbender (qui incarne Magneto), et le producteur Hutch Parker.

Qui sont-ils, effectivement, ces personnages co-inventés par le mythique Stan Lee, qui ont pour noms Mystique, Magneto, Fauve, Cyclope, Tornade… Une communauté de mutants, considérés comme des héros par les humains quand tout va bien, et vus comme des monstres quand tout va mal. Tout va bien au début du film, puisque les X-Men envoyés en mission dans l’espace, vont y sauver l’équipage d’un vaisseau à la dérive. Mais tout va aller mal pour Jean Grey, incarnée par Sophie Turner, désormais mondialement connue pour son rôle de Sansa Stark dans la série « Game of Thrones ».

Percutée par « une force cosmique » dont elle absorbe l’énergie, Jean n’est plus la même de retour sur terre ; indestructible telle un phénix, elle a bien du mal à canaliser ses nouveaux super-super-pouvoirs. « J’avais regardé les films précédents, mais ce film est vraiment très différent des autres X-Men, il est à la fois réaliste et émotionnel, nous avons voulu le faire sans aucune allusion antérieure », dit Sophie Turner, « J’avais parlé avec Famke Janssen (ndlr : qui a elle aussi incarné Jean Grey dans la saga) et elle m’avait donné plein de trucs, lorsque je suis arrivée sur le tournage j’étais complètement préparée à devenir Dark Phoenix ».

Sophie Turner : « C’est une jeune femme qui souffre réellement »

« Lorsque je suis arrivée sur le tournage j’étais complètement préparée à devenir Dark Phoenix », confie Sophie Turner.
« Lorsque je suis arrivée sur le tournage j’étais complètement préparée à devenir Dark Phoenix », confie Sophie Turner.

« Je voulais montrer que c’est une jeune femme qui souffrait réellement, qui a de vrais problèmes ; avec Simon Kinberg, nous voulions lui donner une présence très humaine, nous avons approché le personnage du point de vue de la maladie mentale, de l’addiction, nous voulions avant tout apporter de l’honnêteté et de l’humanité au personnage », ajoute l’actrice, dont les yeux bleus changent de couleur lorsqu’elle se transforme en « Dark Phoenix ».

Car la douce Jean est passée du côté obscur, effrayée par son propre pouvoir, dépassée par sa colère destructrice, rejetée, poursuivie, agressée, paria chez les parias, elle est devenue une redoutable menace. La famille des X-Men se déchire, deux clans s’opposent : ceux qui veulent l’aider et ceux qui veulent sa mort. Cette guerre est l’occasion de grandes séquences de bataille, dans le quartier d’enfance de Jean, sur une île, dans une rue de New York, à bord d’un train… « Il y a beaucoup d’actions spectaculaires, mais c’est vraiment un film basé sur les personnages, il n’y a pas de scène gratuite, à chaque scène d’action correspond à un état émotionnel », assure Simon Kinberg.

« Quand je lisais les comics, je suis tout de suite tombé amoureux du personnage de Phoenix, qui est absolument fascinant, elle perd la tête, elle perd ses pouvoirs, et cela affecte tous les X-Men, ses amis deviennent ses ennemis », ajoute le réalisateur, « Ce qui était important de montrer, c’est à quel point le personnage souffre et fait souffrir les autres par le combat intérieur qui est le sien. Je voulais avant tout que ce film ait une qualité humaine, intime, presque primale, je voulais qu’on sente son combat ».

Ainsi que le dit Mystique (Jennifer Lawrence), c’est un épisode qui devrait être titré « X-Women », car dans ce film très « girl power », ce sont les femmes qui sauvent les hommes, les femmes qui ont le pouvoir. « C’est une remarque très importante, car elle est signifiante, toutes les préconceptions s’effacent devant un nouveau questionnement », convient le producteur Hutch Parker, « Les hiérarchies ont changé, de nouveaux leaders émergent, notamment des personnages interprétés par des actrices. Il y a le thème du pouvoir et de la responsabilité qui va avec le pouvoir ; chacun des personnages doit accepter qui il est, ce qu’il fait, et la conséquence de ses actes. A la fin, chacun n’est plus le même qu’au début ».

Jessica Chastain : « Je me suis sentie invitée dans cette famille »

« Je n’avais jamais joué de créature super-naturelle », s’amuse Jessica Chastain (à droite), en créature blonde et maléfique.
« Je n’avais jamais joué de créature super-naturelle », s’amuse Jessica Chastain (à droite), en créature blonde et maléfique.

D’ailleurs, même le « méchant » de l’histoire est une méchante, une « créature maléfique », manipulatrice, jouée par Jessica Chastain : « Je n’avais jamais joué de créature super-naturelle », sourit l’actrice. « J’aime l’idée d’explorer tous les genres et de faire travailler différents muscles, je me suis sentie comme une invitée dans cette famille. J’aimais cette histoire de cette jeune fille qui au début a presque honte de ses pouvoirs, qui limitent son champ émotionnel, et qui comprend que c’est en les éliminant qu’elle atteint le plus grand cadeau qui est l’amour », ajoute la rousse Jessica Chastain, qui incarne une blonde extraterrestre.

« Tu peux faire tout ce que tu décides de faire », répète le mentor Charles Xavier (James McAvoy) à sa chère Jean qui devra faire bon usage ou pas de ses dons exceptionnels. « Cette force qu’elle a en elle, à la fois l’oblige à se confronter à ses tourments de l’enfance et à les surmonter, c’est une force qui la déchire mais aussi qui la libère », estime Simon Kinberg.

« De tout le cycle des X-Men, Dark Phoenix est le film qui explore la notion de bien et de mal, c’est un film sur l’humain, l’émotionnel, bien plus que le surnaturel et le cosmique », dit le réalisateur, « Il est question d’humanité et de moralité, de façon la plus complexe et conflictuelle qui soit. La plupart du temps dans les films de super-héros, il y a les super-héros et les méchants, ce film est le reflet de notre époque, où la vérité n’est pas forcément la vérité, où ceux qui sont présentés comme des héros sont des méchants et inversement ». Grand fan de comics, Simon Kinberg va se consacrer à une autre grande saga où il est question de bien et de mal : consultant sur les derniers films de « Star Wars », il est scénariste et producteur du prochain épisode.

Patrick TARDIT

« X-Men – Dark Phoenix », un film de Simon Kinberg, avec Sophie Turner et Jessica Chastain (sortie le 5 juin).

Jessica Chastain, le réalisateur Simon Kinberg, Sophie Turner, et Michael Fassbender, lors de la conférence de presse parisienne au Trocadéro.
Jessica Chastain, le réalisateur Simon Kinberg, Sophie Turner, et Michael Fassbender, lors de la conférence de presse parisienne au Trocadéro.
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