France
Partager
S'abonner
Ajoutez IDJ à vos Favoris Google News

Seconde Guerre mondiale : Quand la Maison-Blanche déforme l’Histoire

Un débat resurgit à la suite des propos controversés d’une porte-parole de la Maison Blanche selon laquelle la France parlerait allemand sans l’intervention des États-Unis en 1944. Michel Collon reprend de volée cette porte-parole ignare dans la Minute Michel #épisode 18.

La parade américano-nazi à New-York (86ème Street), le 30 septembre 1939 - un mois après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie et le début de la seconde guerre mondiale.
La parade américano-nazie à New-York (86ᵉ Street), le 30 septembre 1939 – un mois après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie et le début de la Seconde Guerre mondiale (Image d’archive).

La contribution soviétique à la défaite nazie, souvent minimisée dans la culture populaire occidentale, revient au centre du débat historique après une réelle méconnaissance de l’histoire par une représentante officielle américaine.

La réalité des faits historiques face au récit hollywoodien

Les propos tenus récemment méritent une importante rectification historique. Contrairement à certaines affirmations, le débarquement américain en Normandie en juin 1944 n’a pas été le moment décisif de la Seconde Guerre mondiale. À cette date, Hitler avait déjà perdu la guerre, affirme Michel Collon.
L’histoire militaire est claire : c’est l’Armée rouge soviétique qui a détruit 75% de la puissance militaire allemande. Le véritable tournant de la guerre se situe bien avant juin 1944 – c’est la bataille de Stalingrad, qui s’est déroulée de juillet 1942 à février 1943, marquant la première grande défaite d’Hitler.

L’influence du cinéma américain

Les pertes humaines témoignent également de cette réalité : si les États-Unis ont perdu 400 000 hommes durant ce conflit, l’URSS a, quant à elle, perdu 26 millions de citoyens, dont 11 millions de soldats. Sans l’engagement et les sacrifices soviétiques sur le front Est, les Alliés n’auraient probablement jamais pu envisager un débarquement en Normandie.
La conscience collective française de l’après-guerre reconnaissait d’ailleurs cette réalité. Ce n’est que dans les années 1960, sous l’influence du cinéma hollywoodien avec des films comme « Le Jour le plus long », que la perception historique a commencé à changer, créant le mythe d’une libération essentiellement américaine.

Sans l’URSS, l’Europe parlerait allemand

Des ouvrages, comme « Le mythe de la bonne guerre » de Jacques Pauwels, révèlent par ailleurs que de grandes entreprises américaines comme Ford, General Motors et diverses compagnies pétrolières ont maintenu des relations commerciales avec l’Allemagne nazie pendant la guerre, contribuant à retarder l’intervention occidentale jusqu’au moment où l’Armée rouge avait déjà largement affaibli les forces allemandes.
La conclusion s’impose d’elle-même : sans l’URSS, l’Europe aurait probablement succombé à la domination nazie.

Pour aller plus loin

Allemagne Amérique du Nord Europe France