80% de la population française souffrirait de carence ou d’insuffisance en vitamine D. Dans un contexte d’agriculture intensive, d’alimentation appauvrie en nutriments et de pollution croissante par des substances toxiques, la supplémentation en vitamine D serait une solution pour prendre soin de sa santé.
L’histoire de la vitamine D
Dans l’histoire de la médecine, certaines découvertes ont eu un impact énorme sur la santé publique. Parmi celles-ci, la découverte de la vitamine D et de son lien avec l’élimination du rachitisme. À la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, des suppositions étaient déjà faites quant aux effets positifs de l’huile de foie de poisson et de l’exposition au soleil dans la lutte contre le rachitisme.
Le premier de ces visionnaires est Thomas Percival (1740‑1804), pionnier en santé publique et éthique médicale. Ce médecin anglais, renommé pour ses travaux novateurs en médecine sociale et pour avoir élaboré un Code éthique de la profession médicale fut, en plus de ses contributions dans ces domaines, le premier à prescrire de l’huile de foie de morue aux enfants de Manchester atteints de rachitisme.
L’alimentation des chiens
Un siècle plus tard, c’est le Dr Edward Mellanby (1884‑1955), un autre médecin chercheur britannique, qui a apporté une contribution d’importance à la recherche sur la vitamine D. En 1919, il a réalisé des expériences novatrices qui ont démontré le rôle crucial de la vitamine D dans la prévention du rachitisme. Ses travaux sur l’alimentation des chiens avec des aliments riches en vitamine D ont ouvert la voie à la compréhension de l’importance de cette vitamine pour la santé osseuse. »
Cependant, les bienfaits de la vitamine D ne se sont pas limités à la prévention du rachitisme.
La prévention des maladies infectieuses
En 1932, un médecin a entrepris une vaste étude clinique au sein d’un hôpital londonien dédié aux enfants et a constaté que l’administration d’huile de foie de morue réduisait de moitié le taux de mortalité chez les enfants hospitalisés pour une rougeole. À cette époque, les médecins ne savaient pas si cette observation pouvait également être associée à la présence de vitamine A et d’oméga-3 dans l’huile de foie de morue. Quoi qu’il en fût, cette découverte a inauguré une prise de conscience du potentiel des vitamines dans la prévention et le traitement de maladies infectieuses qui étaient loin d’être bénignes, à cette époque-là.
Elle a stimulé l’enthousiasme pour la vitamine D et a conduit à une augmentation de son utilisation dans la prévention des maladies infectieuses.
Les effets indésirables de la vitamine D
Cependant, cette période de succès a été assombrie par un rapport britannique controversé, publié en 1955, qui a soulevé des inquiétudes sur les effets indésirables de la vitamine D, notamment l’hypercalcémie. Cette condition, caractérisée par une concentration excessive de calcium dans le sang, peut entraîner divers problèmes de santé, y compris des lésions rénales et des calcifications des tissus mous. Ce rapport a remis en question les bénéfices de la supplémentation en vitamine D et a conduit à une réévaluation de son utilisation répandue dans les aliments enrichis. Par la suite, des directives ont été élaborées pour limiter la quantité de vitamine D ajoutée aux aliments, afin de réduire le risque d’effets indésirables.
Le retour du rachitisme
Quelques années plus tard, on a découvert que le problème ne venait pas de la vitamine D, mais du syndrome de Williams-Beuren, une maladie génétique rare associée à une hypercalcémie à la naissance.
Depuis la publication de ce rapport, les nourrissons et les enfants ne reçoivent plus les doses appropriées de vitamine D. En conséquence, le rachitisme, une maladie que l’on croyait disparue et qui avait effectivement diminué de manière importante pendant de nombreuses années, fait son grand retour dans de nombreux pays occidentaux.
La vitamine D, une arme contre la Covid-19
En février 2020, au début de l’épidémie de Covid-19, Jean-Marc Sabatier et sa soeur, le docteur Emmanuelle Faucon, ont compris l’importance de la vitamine D dans la lutte contre le SARS-CoV-2, notamment en raison de son action sur le système rénine-angiotensine.
Après la publication de leur article scientifique intitulé « SARSCoV-2 & Covid-19 : Key-roles of the renin-angiotensin system/ Vitamin D impacting drug and vaccine developments » [SARSCoV-2 et Covid-19 : Rôles clés du système rénine-angiotensine /Impact de la vitamine D sur le développement des médicaments et des vaccins], en avril 2020, dans la revue Infectious Disorders – Drug Targets, ils ont engagé un partenariat avec le professeur Cédric Annweiler, chef de service de gériatrie et biologie du vieillissement au CHU d’Angers, sur cette molécule d’intérêt. La substance désignée sous le nom de vitamine D, mais chimiquement appelée calciférol, est en réalité une pro-hormone (un précurseur inactif d’hormones) sécostéroïde, soluble dans les graisses.
Un intérêt majeur pour soigner diverses pathologies
La vitamine D remplit diverses fonctions essentielles, contribuant à l’amélioration de la force musculaire, à l’absorption du calcium et du phosphore par les intestins (ainsi qu’à leur réabsorption par les reins), à la prévention de l’ostéoporose et au maintien d’un système immunitaire optimal. De plus, elle favorise l’intégrité tissulaire, notamment au niveau de la paroi intestinale, en agissant sur les jonctions intercellulaires (jonctions serrées et adhérentes). Elle stimule la production de molécules antimicrobiennes efficaces contre le SARS-CoV-2 en favorisant la transcription cellulaire de nombreux gènes.
La vitamine D présente également un intérêt majeur pour soigner les diverses pathologies de la Covid-19 (troubles cardiaques, pulmonaires, sexuels – organes reproducteurs masculins et féminins –, dermatologiques, neurologiques, gastro-intestinaux, oculaires, auditifs, auto-immuns, etc.) car elle agit comme un régulateur négatif du système rénine-angiotensine lorsque celui-ci s’emballe à cause de la protéine spike virale ou vaccinale. La vitamine D contrecarre ainsi la suractivation « délétère » du récepteur AT1R et du système rénine-angiotensine.
Quelle dose faut-il prendre ?
Il est préférable de prendre la vitamine D tous les jours (plutôt qu’une fois par mois à plus forte dose). La dose journalière moyenne recommandée est de 4 000 UI pour un adulte de poids moyen, vers 70 kg. Elle peut néanmoins s’avérer insuffisante pour les personnes en surpoids qui doivent davantage se supplémenter, ainsi que pour les personnes souffrant de maladies sévères de la Covid-19, du Covid long, ou d’hypertension artérielle, de diabète, de troubles neurodégénératifs, de maladies auto-immunes ou de cancers.
Conditions optimales d’action de la vitamine D couplée à une prise de zinc et magnésium
De nombreuses personnes prennent une supplémentation d’une ampoule de vitamine D par mois. Il est cependant préférable de remplacer la supplémentation mensuelle par la prise journalière d’une faible dose de vitamine D en gélules ou gouttes. La vitamine D étant liposoluble, celle-ci doit être idéalement prise au milieu d’un repas un peu gras avec du zinc (entre 15 mg et 40 mg) et du magnésium (300 mg). Lors de son absorption, la vitamine D est totalement inactive. Elle a besoin d’être modifiée deux fois (dans le foie puis dans les reins) pour devenir active.
Plus de 1.000 gènes du génome humain
La vitamine D peut activer des centaines de gènes du génome humain, et jusqu’à plus de 1 000 gènes lorsqu’elle est prise dans des conditions optimales (> 50 ng calcidiol/ml). Il faut néanmoins qu’il y ait une transcription de ces gènes pour que les ARN messagers issus de ces transcriptions puissent être traduits en protéines. Certains facteurs de transcription ne fonctionnent qu’en présence de zinc (ainsi que de nombreuses métalloprotéases), tandis que d’autres enzymes (dont les 25-hydroxylase et 1-alpha-hydroxylase qui transforment respectivement la vitamine D inactive en calcidiol inactif, puis calcitriol bioactif) nécessitent du magnésium. Voilà pourquoi il est souhaitable de prendre ces molécules ensemble.
Extraits du livre « Covid Long et Effets Indésirables du Vaccin : Les mécanismes biologiques et les traitements prometteurs » de Jean-Marc SABATIER, Directeur de Recherche au CNRS et Estelle FOUGERES, Journaliste Scientifique.