La colère des agriculteurs s’exprime à Bruxelles en marge de la réunion des ministres de l’Agriculture des 27. Des centaines de tracteurs ont envahi les rues du quartier européen. Des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre.
Les promesses et les paroles lénifiantes d’Emmanuel Macron, samedi, au salon de l’agriculture de Paris, n’ont pas calmé la colère des agriculteurs, ni en France, ni dans les autres pays européens. À preuve, la manifestation plutôt musclée, ce lundi, des représentants des syndicats agricoles dans la capitale européenne où se tient une réunion des 27 ministres de l’Agriculture de l’UE.
Toujours les mêmes exigences
Que veulent-ils ces paysans venus de tous les pays européens ? Ils ont tous les mêmes exigences qu’ils ne cessent d’exprimer. Ils demandent à l’Europe des mesures concrètes pour sortir des accords de libre-échange et de mettre un terme aux négociations de l’accord UE-Mercosur. Ils ne refusent pas l’importation de produits. Mais ils veulent que les produits agricoles importés sur le sol européen soient produits selon les mêmes normes environnementales et administratives que celles imposées par l’Europe aux Européens. Or, la plupart des marchandises importées, que ce soit les fruits et légumes, les œufs, la volaille, la viande de bœuf, de mouton ou de porc, les céréales sont produites avec normes qui ne sont pas aussi contraignantes que celles de l’Europe. Il s’agit d’une concurrence déloyale et inacceptable.
Le scandale des poulets ukrainiens
Un exemple : la volaille en provenance d’Ukraine. Depuis des semaines, les agriculteurs polonais bloquent les camions de volaille en provenance d’Ukraine. Le poulet ukrainien est une menace pour eux comme pour tous les éleveurs de l’Union. En effet, la production du géant du secteur, l’entreprise Myronivsky Hliboprodukt (MHP), enregistrée à Chypre et cotée à Londres, est dirigée par l’oligarque Yuriy Kosyuk qui vit lui-même sous les cocotiers. MHP possède d’immenses fermes usines qui produisent environ trois cents millions de poulets par an alors que l’Europe ne permet pas de poulailler supérieur à 20.000 de bêtes.
Le pire étant que, dans sa grande mansuétude, l’Europe a aidé le milliardaire ukrainien à s’enrichir encore plus grâce à la levée des droits de douane décidée au début de la guerre contre la Russie. Par conséquent, Bruxelles a contribué à appauvrir les éleveurs de volaille européens. Même chose pour les éleveurs de moutons, de porc, etc.
« Cela ne peut plus durer » explique un agriculteur polonais. La volaille ukrainienne qui arrive en Pologne repart dans tous les pays sous l’étiquette, « origine Europe ». C’est mensonger !
Tous les paysans européens sont solidaires pour demander des revenus décents, rappelant qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours.
Chaos dans le quartier européen à #Bruxelles. Des #agriculteurs projettent de la paille sur les policiers. Des grenades lacrymogène sont utilisées. (@ZoeStambolliu) #AgriculteursEnColere #FarmersProtest pic.twitter.com/OxvvslBLQF
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) February 26, 2024
Colère des agriculteurs. Bruxelles. Police arrosée à proximité du Parlement européen (avec un liquide jaune… ?!) [@infolivedirect] #Europe #Bruxelles #Belgium #Brussels #ParlementEuropeen #Frexit #Bruxit #agriculteurs #AgriculteursEnColere #Colere #ColereDesAgriculteurs… pic.twitter.com/gTmFDdFCdh
— DIRECT.NEWS (@_Direct_News) February 26, 2024
Situation explosive à #Bruxelles avec de gros incidents signalés dans plusieurs zones du quartier européen. #AgriculteursEnColere #agriculteurs #FarmersProtest pic.twitter.com/jhuxorL82m
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) February 26, 2024