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« 38°5 Quai des Orfèvres » : absurde, vous avez dit loufoque !?

Parodie à l’humour complétement décalé, le film de Benjamin Lehrer avait reçu le Grand Prix du Festival de L’Alpe Duez.

Tout en respectant les codes des polars télé et thrillers de ciné, « 38°5 Quai des Orfèvres » est une parodie joyeusement délirante.

Grand Prix du Festival de L’Alpe Duez, la comédie réalisée par Benjamin Lehrer, « 38°5 Quai des Orfèvres » (sortie le 21 juin), est une « histoire inspirée de films ayant réellement existé ». Inspiré « de films » et non d’histoires réelles ou de personnages ayant réellement existé, ainsi toute ressemblance avec « Le silence des agneaux » n’est vraiment pas un fait du hasard mais au contraire complétement revendiqué. A commencer par le nom du personnage incarné par Jodie Foster dans le film de Jonathan Demme, Clarice Starling, qui est presque celui du personnage joué ici par Caroline Anglade, Clarisse Sterling, « comme la livre ».

Cette enquêtrice blonde à forte mémoire est ravie de rejoindre « la crème de l’élite », à savoir l’équipe du commissaire Keller, « une légende vivante » de la police, un big boss joué par Didier Bourdon. Enquête du moment : un double homicide dans les bois, le mari retrouvé en costume de cerf et l’épouse en costume de lapin. Autres personnages, un soi-disant médecin légiste (Artus) surtout animateur d’un concours de médecine légale (« Autop/chef » !), une journaliste télé (Frédérique Bel), qui donne l’occasion trop facile de se moquer des chaînes d’info, qui meublent pour ne rien dire et ne disent rien pour meubler.

Sur la piste d’un vengeur à démasquer

Comme dans « Le silence des agneaux », Clarisse se rend à plusieurs reprises dans une prison de haute sécurité (« des Flots Bleus » !), pour des tête-à-tête avec un serial-killer forcément psychopathe (l’excellent Pascal Demolon), « toute ressemblance avec… ». La fliquette est sur la piste d’un vengeur à démasquer, surnommé le Ver(s) Solitaire, qui s’inspire de comptines populaires pour imaginer et revendiquer ses meurtres. Une pauvre souris verte est ainsi trempée dans l’eau, puis dans l’huile… On croise aussi un berger breton à couettes, un chat dans la gorge mais vraiment dans la gorge, des chouquettes, un ananas… et même Stéphane Bern le vrai dans une apparition à répétition (Benjamin Lehrer ayant réalisé plusieurs de ses « Secrets d’histoire »).

Tout en respectant les codes des polars télé et thrillers de ciné, « 38°5 Quai des Orfèvres » est une parodie joyeusement délirante, pour laquelle il faut inventer un autre niveau que le second degré tellement c’est absurdement loufoque. Une mission pas impossible pour toute la troupe de comédiens qui en font des tonnes tout en jouant leur personnage au premier degré. C’est du grand n’importe quoi, revendiqué, assumé, qui amusera les spectateurs réceptifs à cet humour et risque de beaucoup agacer les autres. Un divertissement idéal pour la Fête du Cinéma, qui justement aura lieu bientôt, du 2 au 5 juillet.

Patrick TARDIT

« 38°5 Quai des Orfèvres », un film de Benjamin Lehrer, avec Didier Bourdon, Caroline Anglade, Pascal Demolon, Artus… (sortie le 21 juin).

Sur www.feteducinema.com/films, toute la programmation de la Fête du Cinéma, du 2 au 5 juillet.

Caroline Anglade joue une enquêtrice blonde à forte mémoire, ravie de rejoindre « la crème de l’élite », à savoir l’équipe du commissaire Keller, « une légende vivante » de la police, un big boss incarné par Didier Bourdon.
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