Les moyens de communication de masse numériques et leurs algorithmes sont si puissants qu’ils ont pris le contrôle des idées et des opinions dans le monde en décidant arbitrairement ce qui est vrai et ce qui est faux. Exemple avec la crise sanitaire.
Les dés seraient-ils pipés ? L’information mondiale serait-elle désormais sous contrôle de quelques groupes industriels planétaires ? La question est posée à chaque élection, aux États-Unis, en France et ailleurs. Elle l’est de façon encore plus flagrante avec la crise sanitaire.
Le meilleur et le pire
Les médias sociaux numériques ont peu à peu remplacé les feuilles de choux locales pour informer les citoyens. Avec Twitter, Facebook, YouTube, Instagram, TikTok et autres LinkedIn, l’information journalistique se mélange allègrement à la communication, à la publicité, à la propagande et… au mensonge. Dans ce magma informe, chaque utilisateur y trouve ce qu’il y cherche.
En quelques années, l’information journalistique (celle qui est vérifiée et recoupée, classée et hiérarchisée) a fait place à cette masse monstrueuse d’infos gérée par de puissants algorithmes qui décident ce qui peut être publié ou non.
Comment s’y retrouver ? Comment trier le vrai du faux ? Toute la question est là : qui décide de la vérité ? Si je dis : ‘’Dieu existe’’, est-ce une fake news ? Et qui peut vérifier ? Quel fact-checking peut donner la réponse ? Personne, évidemment, puisqu’il s’agit d’une affaire de croyance. Croire, ce n’est pas savoir.
La Trusted News Initiative (TNI)
La crise sanitaire est exemplaire de l’entreprise de désinformation gigantesque menée depuis deux ans par les grands médias qui, à de rares exceptions près, affirment péremptoirement que les vaccins destinés à combattre la Covid-19 sont sûrs. Ce faisant, ils confortent la politique sanitaire des États qui imposent la vaccination obligatoire sous contrainte. Médias, États : même combat !
Mais pourquoi tous les médias du monde disent-ils la même chose au même moment sur les mêmes sujets ? Pourquoi affirment-ils que les vaccins sont sûrs et qu’il faut se faire injecter deux, puis trois, bientôt quatre doses ? Pourquoi les autorités de tous les pays suivent-elles la même logique aveugle ? Pourquoi n’y a-t-il pas de controverse scientifique possible à la télé ou dans les journaux sur ces sujets pour équilibrer l’information ?
C’est simple : parce que les grands médias du monde sont aux mains de quelques groupes industriels et financiers très puissants relayés par des lobbies grassement rémunérés.
Or, ces grands organismes de presse et ces entreprises de technologie d’envergure mondiale ont décidé de se regrouper pour former un immense cartel visant à contrôle l’information. Ils se sont rassemblés en 2019 au sein de la Trusted News Initiative (TNI) « pour protéger le public et les utilisateurs contre la désinformation, en particulier dans les périodes ‘’à risque’’ comme les élections. » Et comme la gestion de la crise sanitaire.
Traque de la fausse info
Pour que les choses soient claires, la TNI a publié un communiqué dont le titre est limpide : « La TNI s’attaque à la désinformation dangereuse sur les vaccins. » En précisant : « Les partenaires de la TNI s’alerteront mutuellement en cas de désinformation présentant une menace vitale imminente, afin que les contenus visés puissent être examinés rapidement par les responsables des plateformes, tandis que les éditeurs veilleront à ne pas répercuter à leur insu de dangereux mensonges. » Autrement dit, tous les partenaires se concertent pour traquer et éliminer la fausse information « antivaccins » de leurs plateformes respectives.
Les partenaires ? Ce sont les grandes agences de presse qui alimentent toutes les rédactions du monde : l’Agence France Presse (AFP) Associated Presser (AP), Reuters, mais aussi la BBC, CBC/Radio-Canada, l’Union européenne de radiodiffusion (UER), Facebook, Financial Times, First Draft, Google/YouTube, The Hindu, Microsoft, Reuters, Reuters Institute for the Study of Journalism, Twitter et The Washington Post.
Conflit d’intérêts
Le cas de Reuters est particulièrement intéressant. Rachetée en 2007 par le groupe canadien Thomson Financial, l’agence internationale de presse, devenue Thomson Reuters Corps. fut présidée, de 2012 et 2020 par James C. Smith. Ce dernier dirige actuellement la Fondation Thomson Reuters, organisation caritative basée à Londres.
Or, James C. Smith est aussi, depuis le 26 juin 2014 membre du conseil d’administration de Pfizer Inc. Et l’un des premiers investisseurs. Précisons que M. Smith est aussi membre du Conseil d’affaires international du Forum économique mondial et de nombre conseils consultatifs internationaux.
Le retour de la censure
Le plus grave, ce n’est pas que Reuters continue de promouvoir les produits pharmaceutiques de Pfizer, c’est qu’il entend, comme ses autres partenaires du TNI, réduire au silence tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.
Comment ? En faisant du fact-checking, ce qui, en soi, n’a rien de répréhensible. Mais surtout en pratiquant la censure à grande échelle.
Là encore, les géants du numérique se sont associés pour lutter contre la désinformation (supposée) sur leurs sites.
Et pour lutter contre la désinformation, rien de tel que de censurer l’information en la supprimant, purement et simplement, sans en informer l’auteur. Et lorsque les infos paraissent trop radicales, le titulaire du compte est banni, viré, éliminé. « Votre publication ne respectait pas les standards de notre communauté » !
Ainsi, petit à petit, se met en place « une vérité officielle », celle décidée par un petit groupe d’industriels qui nous imposent leur vision du monde. Un monde façonné exclusivement autour de leurs gigantesques profits.
La liberté d’expression ? Le pluralisme des idées et des sources d’information ? La démocratie ?
Euh… C’est quoi ça ?
Les médias en France
En passant de l’ère artisanale à l’ère industrielle, le business de l’info a attiré les industriels de tout poil plus soucieux d’influence et de notoriété que d’éthique journalistique.
En France, la plupart des médias appartiennent à des groupes industriels ou financiers et leur concentration pose de sérieux problèmes en termes de pluralité de la presse et donc de démocratie.
À tel point que le président de la République a demandé un rapport sur la désinformation et le complotisme au sociologue Gérald Bronner. Intitulé « Les Lumières à l’ère numérique » ce document élaboré par une commission d’universitaires, de juristes et de journalistes a été remis le 11 janvier à Emmanuel Macron.
Le gouvernement a également adopté en 2018 une loi relative à la manipulation de l’information en période électorale et créé, il y a quelques mois, une agence baptisée Viginum pour protéger le débat démocratique des intrusions externes.
Le Sénat, de son côté, a créé une commission d’enquête pour évaluer l’impact des concentrations de presse sur la démocratie. Les grands patrons de presse sont auditionnés les uns après les autres depuis le début du mois de janvier 2022. Il est vrai que ces patrons de presse sont, avant tout, de grands industriels ou financiers (dont l’activité dépend des commandes de l’État pour beaucoup d’entre eux) qui ont acheté des journaux (papiers, audio-visuel, internet) pour asseoir leur notoriété.
Faut-il croire tout ce qui est écrit dans les journaux, ce que l’on entend à la radio, ce que l’on voit à la télé ? La question de l’éducation aux médias est posée chaque année lors de la Semaine de la presse à l’école.
L’objectif est de former les jeunes à discerner le vrai du faux, à développer leur esprit critique, à devenir des cyber-citoyens responsables.
Rappelons que la presse française est largement subventionnée par l’Etat. Le montant des aides publiques s’élève à environ 400 M€ par an. Une manne indispensable à la survie de la presse en même temps qu’une tutelle à peine déguisée de l’État sur la ligne éditoriale et donc sur l’information de ces titres grassement subventionnés.