L’instauration du pass sanitaire et la confusion qui l’entoure, détourne les clients de certains lieux de commerce, de culture ou de loisirs.
Depuis mercredi 21 juillet 2021, le pass sanitaire est nécessaire pour accéder aux grands centres commerciaux, aux lieux de loisirs et de culture accueillant au moins 50 personnes. À compter de début août, il devrait devenir obligatoire dans les cafés, bars, restaurants, centres commerciaux, maisons de retraite et transports.
Pourtant, cette mesure destinée à freiner la flambée du variant Delta du coronavirus rencontre une réelle hostilité de nombreux Français et commence à avoir un impact économique non négligeable sur de nombreux établissements, 48 heures seulement après son instauration.
Au centre commercial Rivetoile de Strasbourg
A Strasbourg, le Centre commercial Rivetoile de plus de 20.000 m2 connaît une baisse de fréquentation depuis l’annonce présidentielle du 12 juillet. « Le flux clients a baissé entre 10 et 20% confie la gestionnaire, Stéphanie Beck. En cas de contrôle des clients aux 17 entrées du centre commercial, cela entraînerait 40 à 50% du chiffre. Les coûts liés à la mise en place des contrôles sont évalués à plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois. »
En outre, les contrôles ne manqueront pas de provoquer des files d’attente interminables avec les risques sécuritaires que cela implique sur la voie publique. Ajoutons à cela les délais qu’impose la vaccination pour le personnel de l’établissement, mais aussi pour les commerçants des 85 cellules du centre commercial (boutiques et restaurants).
On le voit, les mesures stupides prises à la va-vite le 12 juillet par le président de la République pénalisent à la fois les commerçants et les clients.
Cinémas, piscines, fitness
Les gérants des salles de cinéma constatent, eux aussi, un effondrement des entrées. Une chute évaluée à 70% selon le quotidien économique Les Échos. Les professionnels déplorent « la confusion et les cafouillages sur les obligations des cinémas et des spectateurs, ajoute le journal. Ceux-ci étaient complètement perdus », s’indigne Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). Ils demandent une intervention de l’État pour soutenir économiquement la filière.
L’obligation du pass sanitaire affecte aussi l’entrée des piscines. Par exemple à Angers, la fréquentation des bassins de la piscine Aqua Vita a chuté de 40 à 45% d’un jour à l’autre, passant de 2.700 à 800 entre mardi et mercredi.
Même chute de fréquentation dans les salles de sport. Non seulement la fréquentation est en baisse, mais les clients envisagent de résilier leur abonnement. « Au Fitness Park d’Aubière, dans le Puy-de-Dôme (63), David Bory estime à près de 50% le nombre d’abonnés qui n’avaient pas encore un schéma de vaccination complet. « On a une chute importante de clientèle, ça a engendré beaucoup de tensions », regrette le responsable, cité par LCI.
« On a reçu énormément de demandes de résiliation, les gens ne veulent pas attendre le pass sanitaire », constate Thierry Doll, président du syndicat Active-FNEAPL, qui représente près de 1700 clubs de fitness. »
Ajoutons à cette situation ubuesque, la pénurie de doses de vaccin dans certaines régions, comme en Bourgogne-Franche-Comté, et on a une idée de l’incohérence de la politique sanitaire actuelle.
Bref, un peu partout dans le pays la grogne s’installe. L’effondrement des entrées dans les commerces et les lieux de loisir intervient alors que les établissements espéraient une reprise d’activité après une année noire en 2020.
Certains n’y survivront pas !