Une séparation, qu’il s’agisse d’un divorce, d’une rupture de Pacs ou d’une rupture d’union libre, a toujours des conséquences financières pour les ex-conjoints, avec une baisse de 14 % du niveau de vie médian l’année où celle-ci survient (Insee).
Les femmes sont bien plus fortement affectées que les hommes, en particulier à la suite d’un divorce (- 28 %). La perte de niveau de vie au sein du couple est moins inégalitaire lors d’une rupture d’union libre.
L’année de la séparation, un ex-conjoint sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et jusqu’à une femme divorcée sur trois. Parmi les individus qui sont dans une situation de pauvreté à la suite de leur séparation, les deux tiers viennent d’y basculer, mais une majorité y reste un an après.
Dans le Grand Est comme au niveau national, près d’un couple en union libre sur huit se sépare en moyenne chaque année entre 2011 et 2016. Ces ruptures sont quatre fois plus fréquentes que pour les couples pacsés. Elles sont très rares parmi les couples mariés (1 %).
Quel que soit le type d’union, une séparation a de nombreuses conséquences pour les individus qui la subissent, notamment sur le plan financier. Elle se traduit en effet par la fin des économies d’échelle liées au ménage, avec la cohabitation et la mutualisation de certaines dépenses. Dans le Grand Est, le niveau de vie médian des conjoints, après transferts privés et prestations sociales et après impôts, diminue ainsi de 14 % après une rupture.
Une baisse du niveau de vie trois fois plus importante pour les femmes
Après une séparation, les deux conjoints sont perdants financièrement, mais les femmes le sont toujours nettement plus que les hommes, quel que soit le type d’union. Elles subissent une baisse de leur niveau de vie de 20 % l’année de la séparation, soit presque trois fois plus que les hommes (7 %).
C’est après un divorce (prononcé officiellement ou en cours de procédure) que l’écart femmes-hommes est maximal : 25 points. Les femmes divorcées connaissent en effet la baisse de niveau de vie la plus forte de tous les types de séparation (- 28 %), tandis qu’elle est la plus faible pour les hommes (- 4 %). La mutualisation des ressources est plus forte dans les couples mariés. De plus, les mariages se rompent à un âge plus avancé (à 45 ans, soit 10 ans de plus que les ruptures de Pacs) et 80 % d’entre eux concernent des couples avec enfant(s) (contre 60 % pour les ruptures de Pacs et d’unions libres). Or, pour les générations plus anciennes, les écarts femmes-hommes en matière d’activité, d’emploi et de salaire sont plus importants, d’autant que les femmes peuvent avoir réduit ou interrompu leur activité professionnelle suite à l’arrivée d’un enfant.
Audrey Eichwald, Virginie Pic (Insee)