L’Allemagne n’envisage pas de fermer la frontière franco-allemande que franchissent chaque jour quelque 50.000 travailleurs lorrains et alsaciens. Mais les restrictions qu’elle impose vont impacter la vie quotidienne des frontaliers en cette période de vacances de la Toussaint.
Au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron de l’instauration d’un couvre-feu à Paris et dans 8 métropoles françaises qui épargnait le Grand Est, la mauvaise nouvelle est venue d’Allemagne, ce matin du 15 octobre 2020. L’association Frontaliers Grand Est révèle que l’Allemagne a classé la région Grand Est zone à risque.
Si la frontière franco-allemande ne sera pas fermée, comme ce fut le cas au printemps dernier, des mesures de restriction sont prévues en fonction des Länder. On sait que près de 50.000 travailleurs lorrains et alsaciens franchissent chaque jour la frontière (15.500 se rendent en Sarre, 4.300 en Rhénanie et 25.000 dans le Bade-Wurtemberg).
Cette décision unilatérale ne signifie pas que la situation s’est brusquement aggravée sur le front de l’épidémie de Covid en Grand Est mais que l’interprétation des chiffres par l’Institut Robert Koch n’est pas la même que celle qu’en font les autorités françaises.
Selon les Länder
« Des mesures de quarantaine ont été mises en place en Sarre pour toutes les personnes étrangères en provenance de zones rouges, précise Frontaliers Grand Est sur son site. Des exceptions existent pour les frontaliers devant impérativement entrer en Allemagne chaque jour ou pour une période de 5 jours maximum pour des raisons professionnelles ou médicales et qui ne peuvent reporter leur déplacement, sont exemptées des mesures de quarantaine. Ces dérogations ne s’appliquent qu’aux personnes qui ne présentent aucun symptôme d’infection par le COVID-19. »
Même chose pour le Bade-Wurtemberg où il existe des exceptions de quarantaine pour les travailleurs frontaliers et pour les personnes qui suivent un traitement médical urgent. En Rhénanie-Palatinat, la quarantaine n’est pas obligatoire pour les travailleurs frontaliers, les personnes disposant d’un certificat médical (rédigé en français, allemand ou anglais) daté de moins de 48 heures.
Mais la situation est évolutive et chaque Land pourra durcir ses restrictions en fonction de l’évolution des chiffres fournis par l’Institut Koch.
Si la vie des travailleurs ne semble pas trop impactée par la décision de l’Allemagne, la vie quotidienne des frontaliers s’en trouvera modifiée, en cette période de vacances de la Toussaint. Il sera impossible à de nombreux Lorrains ou Alsaciens d’aller faire des courses de l’autre côté de la frontière.