En 2022, en France, 10 % des personnes âgées de 18 à 64 ans éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit (Insee).
Parmi les adultes qui ont débuté leur scolarité en France, 4 % sont en situation d’illettrisme. Les difficultés en calcul touchent 12 % des personnes de 18 à 64 ans et ont tendance à s’ajouter à celles de l’écrit : 62 % des personnes en difficulté à l’écrit le sont également en calcul.
Les femmes ont plus souvent que les hommes des difficultés en calcul ; en revanche, les écarts sont faibles pour l’écrit. Les difficultés à l’écrit, et dans une moindre mesure en calcul, sont plus fréquentes pour les générations plus âgées.
La maîtrise de l’écrit et du calcul est très liée au niveau de diplôme de la personne et de ses parents, ainsi qu’au fait d’avoir fait toute sa scolarité en France. Les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville et des départements d’outre-mer ont plus souvent des difficultés face à l’écrit et en calcul. Ces difficultés ont des impacts sur la vie quotidienne : elles limitent notamment l’usage d’Internet dans les démarches administratives.
Un tiers des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville rencontrent des difficultés à l’écrit
Les adultes résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), territoires dont le revenu médian est nettement inférieur à celui de leur environnement urbain, rencontrent plus souvent des difficultés à l’écrit et en calcul. 32 % des personnes résidant dans ces quartiers sont en difficulté à l’écrit, contre seulement 8 % des personnes résidant hors QPV ; 31 % contre 10 % en calcul.
Ces différences s’expliquent en partie par une plus forte proportion dans les QPV de personnes non scolarisées en France. Des différences s’observent également parmi les personnes scolarisées en France : la
part de personnes en situation d’illettrisme est trois fois plus élevée dans les QPV qu’en moyenne en France, en lien avec une plus forte proportion de personnes peu ou pas diplômées.
La population d’Outre-mer a un niveau de compétences à l’écrit et en calcul en moyenne plus faible : dans les départements d’outre-mer (DOM), un habitant sur quatre est en difficulté face à l’écrit et trois habitants sur dix en calcul, contre un sur dix en France métropolitaine.
Ces difficultés s’expliquent notamment par la surreprésentation des personnes peu ou pas diplômées dans les DOM.
Les personnes en difficulté à l’écrit utilisent moins Internet
Les difficultés à l’écrit et en calcul ont un impact sur la vie quotidienne et sont liées aux difficultés à maîtriser les compétences numériques. Les déterminants de l’illectronisme sont d’ailleurs les mêmes que pour les difficultés à l’écrit : l’âge, le niveau de diplôme ou le lieu de résidence. Ainsi, 83 % des personnes en difficulté face à l’écrit ont utilisé Internet au cours des trois mois précédant l’enquête, contre 97 % de l’ensemble des personnes âgées de 18 à 64 ans figure 4 . Cette différence s’observe à tous les âges mais augmente avec l’âge.
Les personnes en difficulté à l’écrit entreprennent aussi moins de démarches administratives elles-mêmes :
61 % d’entre elles ont effectué une démarche administrative elles-mêmes au cours des douze mois précédant l’enquête, contre 85 % dans l’ensemble de la population, sans que rien ne laisse penser qu’elles en éprouvent moins le besoin.