Du 1er janvier au 24 décembre 2022, 654 492 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 6 janvier 2023, soit 8,9 % de plus qu’en 2019 (+ 53 601 décès) selon l’Insee. En cause : l’épidémie de Covid et la canicule.
Ce nombre est toutefois encore provisoire. Ainsi, sur la période allant du 1ᵉʳ janvier au 14 novembre, le nombre de décès, qui était de 570 579 lors de la diffusion du 25 novembre, est revu à la hausse pour s’établir à 573 784 à la date du 6 janvier, soit une révision de + 0,6 %. La hausse du nombre de décès par rapport à la même période en 2019, qui était estimée à + 7,6 %, est révisée à + 8,2 %.
Pour suivre l’évolution de la mortalité en 2022, comme pour le suivi de la mortalité en 2021, l’Insee fait le choix de privilégier la comparaison avec l’année 2019, année sans épidémie Covid-19 (cf. le commentaire relatif à la période du 1ᵉʳ janvier au 31 mai 2021). Des comparaisons avec les années 2020 et 2021 sont cependant proposées en encadré en fin de commentaire.
Variation du nombre de décès
Selon les données provisoires du 6 janvier 2023, le nombre de décès moyen par jour est de 1 810 en novembre, en augmentation pour le deuxième mois consécutif après 1 800 en octobre et 1 650 en septembre, et s’élève à 2 115 sur les trois premières semaines de décembre. Il s’était maintenu à un niveau assez élevé en août (1 700) après une forte hausse en juillet (où il avait atteint 1 760, alors qu’il était de 1 610 en juin 2022). Au cours du 1er semestre 2022, le nombre moyen de décès quotidiens, qui atteignait 2 150 en janvier 2022, n’avait ensuite cessé de diminuer mois après mois, à l’exception du mois d’avril où une très légère remontée avait été observée.
Poursuite de l’épidémie de Covid
Sur la période allant du 1er janvier au 31 mai 2022, 288 345 décès ont été enregistrés en France, soit + 7,5 % par rapport à la même période en 2019 (+ 20 169), et un niveau inférieur à celui observé sur cette période en 2021 (- 1,5 %, – 4 416).
Sur la période allant du 1er juin au 31 août 2022, 155 848 décès ont été enregistrés en France, soit + 10,0 % par rapport à la même période en 2019 (+ 14 156), et + 6,3 % par rapport à la même période en 2021 (+ 9 188).
Ces niveaux élevés interviennent dans un contexte de poursuite de l’épidémie de Covid-19 et d’épisodes de canicule marqués pendant l’été 2022. Sur la période de surveillance estivale 2022 (du 1er juin au 15 septembre), Santé Publique France estime, dans son bilan consacré à la canicule, à 10 420 le nombre de décès en excès toutes causes confondues (+ 6,1 %) en France métropolitaine.
Sur la période allant du 1er septembre au 24 décembre 2022, selon les données provisoires du 6 janvier 2023, 204 454 décès ont été enregistrés en France, soit + 10,0 % par rapport à la même période en 2019 (+ 18 576), et un niveau un peu supérieur à celui observé sur cette période en 2021 (+ 1,6 %, + 3 286).
En France métropolitaine, le nombre de décès enregistrés entre le 1ᵉʳ janvier et le 24 décembre 2022 est supérieur de 8,7 % à celui mesuré sur la même période en 2019.
Hausse des décès dans toutes les régions de France
Sur cette période, toutes les régions de France métropolitaine enregistrent une hausse des décès. Elle est la plus prononcée en Corse (+ 17 %), en Occitanie (+ 11 %), en Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine et Normandie (de l’ordre de + 10 %). Elle est la plus faible en Île-de-France (+ 7 %).
Les départements d’outre-mer connaissent une hausse très importante des décès entre 2019 et 2022 sur la période allant du 1ᵉʳ janvier au 24 décembre (+ 20 %).
La hausse des décès est particulièrement élevée à La Réunion (+ 26 %) et la moins marquée en Guyane (+ 11 %).
Pour les départements d’outre-mer les moins peuplés, ces évolutions doivent être interprétées avec précaution, le nombre de décès pouvant davantage fluctuer d’une année sur l’autre.
Comparaison avec 2020 et 2021
Entre le 1er janvier et le 24 décembre 2022, les décès toutes causes confondues sont plus élevés qu’à la même période en 2021 (+ 7 933, soit + 1,2 %) et du même niveau que ceux de 2020 (- 351, soit – 0,1 %). Si, sur la période janvier-février, les décès en 2022 sont proches des décès en 2021 (– 0,3 %), ils sont nettement supérieurs à ceux de janvier-février 2020 (+ 13,7 %), en raison d’une grippe saisonnière ayant entraîné peu de décès début 2020. En revanche, sur la période mars-mai, les décès de 2022 sont inférieurs à ceux de 2021 (– 2,4 %) et très nettement inférieurs à ceux de 2020 (– 8,2 %), en raison de la 1ʳᵉ vague de la Covid-19. Sur la période juin-août, les décès en 2022 sont supérieurs à ceux de 2021 (+ 6,2 %) et encore davantage à ceux de 2020 (+ 9,1 %). Du 1er septembre au 24 décembre, les décès en 2022 sont supérieurs à ceux survenus en 2021 (+ 1,5 %), et, en raison de la 2ᵉ vague de l’épidémie de Covid-19, inférieurs à ceux de 2020 (- 6,1 %), selon les données provisoires du 6 janvier 2023.