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Grand Est : l’activité économique retrouve son niveau d’avant-crise

Au 2e trimestre 2021, les indicateurs conjoncturels retrouvent leur niveau d’avant la pandémie, comme l’emploi salarié, en particulier dans la construction. L’emploi dans l’hébergement-restauration se redresse, mais demeure inférieur à son niveau de fin 2019 ; les salariés du secteur ont continué à bénéficier de l’activité partielle ce trimestre, mais le recours à ce dispositif baisse dans le reste de l’économie (Insee).

Chantier (Pixabay)
Chantier (Pixabay)

Le volume de travail se rapproche progressivement de son niveau d’avant-crise, notamment dans l’hôtellerie-restauration. Il le dépasse dans les activités culturelles et de loisirs, mais peine à le retrouver dans l’industrie. Dès la fin mai, les transactions hebdomadaires par carte bancaire remontent au-dessus de celles relevées avant la crise. Le chômage recule et s’établit à 7,7 % de la population active. Le nombre de nouvelles entreprises continue d’augmenter fortement, tandis que les défaillances, en chute durant la crise, repartent à la hausse dans sept départements de la région. Les permis de construire et les chantiers redémarrent.

La fréquentation touristique est toujours inférieure à 2019 ; les taux d’ouverture et d’occupation des hôtels progressent au printemps. Les PIB et l’emploi des pays frontaliers à la région s’accroissent ce trimestre, sauf au Luxembourg.

L’emploi dépasse son niveau d’avant-crise dans le Bas-Rhin, la Marne et la Meurthe-et-Moselle

Au 2e trimestre 2021, l’emploi augmente dans tous les départements de la région. Les hausses s’échelonnent de + 0,1 % dans les Vosges à + 1,3 % dans la Marne.

La Moselle retrouve son niveau d’emploi d’avant-crise, tandis que la Meurthe-et-Moselle, la Marne et le Bas-Rhin le dépassent (entre + 0,3 % et + 1,2 %). La croissance de l’emploi bas-rhinois est portée par les activités de services (+ 2,3 % dans les services marchands et + 1,2 % dans les services non marchands).

Dans les six autres départements de la région, l’emploi reste inférieur à son niveau de fin 2019, avec notamment – 1,2 % dans la Meuse et – 1,1 % dans le Haut-Rhin. Dans la Meuse, l’emploi intérimaire chute de 14 % pour une baisse de 3 % dans la région. Dans le Haut-Rhin, le nombre de postes dans les services marchands diminue de 1,6 %, alors qu’il revient à son niveau pré-pandémie dans l’ensemble de la région ; l’emploi dans les transports et l’hébergement-restauration haut-rhinois demeure particulièrement affecté (- 6 % chacun, contre respectivement – 1 % et – 2 % dans le Grand Est).

Comparé à fin 2019, l’emploi progresse dans la construction

Dans la région et malgré un recul ce trimestre, l’emploi dans la construction dépasse largement son niveau pré-pandémie (+ 3,7 %, soit 4 000 postes supplémentaires). À l’inverse, l’emploi industriel baisse de 2,4 % (- 7 300 postes). L’emploi intérimaire diminue également de 2,7 % : entre fin 2019 et fin juin 2021, on constate un déficit de 500 intérimaires dans l’industrie, de 1 100 dans la construction, de 400 dans les services marchands, mais 300 intérimaires de plus dans les services non marchands.

Dans les services marchands, l’emploi est globalement stable sur un an et demi. Malgré la crise, il augmente dans le commerce et les services aux entreprises, compensant la baisse dans l’hébergement-restauration et les services aux particuliers. Dans les services non marchands, 5 800 postes sont créés.

Net redressement de l’activité économique

Fort redémarrage dans l’hébergement-restauration et les activités culturelles et de loisir

Avec l’allègement des mesures sanitaires, l’activité redémarre nettement dans l’hébergement-restauration. Dans la région en juillet, le volume de travail n’est inférieur que de 5 % à son niveau de 2019, contre 62 % en avril 2021. Avec la réouverture au public des lieux culturels (musées, salles de spectacle…) et des lieux de loisirs (salles de sport, parcs d’attractions…), le secteur des arts, spectacle et activités récréatives retrouve largement en juillet son activité de 2019 (+ 2 %). Le nombre d’heures rémunérées du secteur avait fortement chuté, jusqu’à – 45 % en avril.

L’industrie automobile en grande difficulté

L’activité industrielle demeure ralentie (- 4,1 % en juin et – 7,2 % en juillet par rapport aux même mois de 2019) et ne s’améliore pas malgré le desserrement des contraintes sanitaires. L’industrie est affectée par la pénurie mondiale de composants électroniques ainsi que par des tensions sur le marché des matières premières et des perturbations du transport international de marchandises. Le manque de composants électroniques touche particulièrement l’industrie automobile. Depuis le mois de mai, le volume de travail mensuel dans ce secteur reste près de 20 % plus faible qu’en 2019, après – 16 % entre février et avril. La situation de l’industrie automobile devrait rester difficile durant les prochains mois.

Allemagne, Suisse, Luxembourg et Belgique

En Allemagne, au 2e trimestre 2021, le produit intérieur brut (PIB) progresse de 1,6 % après la chute de 2,0 % du trimestre précédent due à la crise sanitaire et la légère amélioration de 0,7 % à l’automne. La consommation privée est en hausse de 3,2 % par rapport au 1er trimestre. Le commerce extérieur progresse également : les exportations de biens et services augmentent de 0,5 %, alors que la croissance des importations est plus visible (+ 2,1 %). La construction évolue timidement comparée au premier trimestre 2021 (+ 0,1 %), tandis que dans l’industrie manufacturière, l’activité baisse de 1,3 %. Le nombre d’emplois en Allemagne atteint 44,7 millions. Selon une première estimation de l’Office fédéral de la statistique (Destatis), ce nombre progresse de 0,2 % par rapport au trimestre précédent (75 000 emplois de plus), et reste très stable sur une année. Le taux de chômage au sens du BIT recule de 0,3 point entre juin 2020 et juin 2021 (4,0 % à 3,7 %).

Le PIB de la Suisse est en hausse de 1,8 %, après un recul de 0,4 % au 1er trimestre. Sans surprise, l’activité dans le secteur des services repart depuis mi-avril, en raison de l’assouplissement des mesures sanitaires liées à la Covid-19, comme dans l’hôtellerie-restauration (+ 49 %). La consommation privée reprend également par rapport au trimestre précédent (+ 4,1 %). Au printemps, la production dans le secteur secondaire (industrie et construction) est en hausse de 14,2 % comparée au printemps 2020. Le commerce extérieur suisse reste dynamique : les exportations et les importations progressent respectivement de 3,2 % et 3,8 % par comparaison avec le trimestre précédent. Selon l’Office fédéral de la statistique, l’emploi total augmente de 0,6 % par rapport à la même période de l’année dernière, et de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Parmi les 348 000 frontaliers étrangers travaillant en Suisse, un peu plus de la moitié réside en France (55 %), et un peu plus d’un sur dix dans le Grand Est (11 %). Le nombre total de frontaliers de la région est en hausse de 0,8 % comparé à l’hiver 2021.

Au Luxembourg, 17 000 personnes sont au chômage en juin 2021, soit un recul net de 17,7 % sur un an. Le taux de chômage au sens du BIT s’élève à 5,7 % fin juin 2021 : il est inférieur à celui de juin 2020 (7 %) et recule de 0,4 point comparé à mars 2021. L’évolution du PIB en volume est de + 11,8 % par rapport au deuxième trimestre de 2020 et de – 0.5 % par rapport au premier trimestre 2021.

En Belgique, le PIB progresse de nouveau ce printemps avec + 1,7 % (après + 1,1 % cet hiver et – 0,1 % à l’automne 2020), la hausse atteignant 14,9 % sur un an. La valeur ajoutée s’accroît dans les services, l’industrie et la construction (+ 1,7 %, + 1 % et + 0,5 %). Les dépenses privées augmentent également de 3,5 %. Les exportations et les importations de biens et services se redressent respectivement de 2,7 % et 3,1 % après leurs contractions respectives de 0,2 % et 1,1 % au premier trimestre. L’emploi intérieur s’améliore par rapport au trimestre précédent (+ 0,7 %). D’après une première estimation, le nombre de chômeurs au sens du BIT recule de 9,1 % comparé au trimestre précédent, pour s’établir à 305 000 en juin 2021. Le chômage au sens du BIT concerne 6,0 % de la population active travaillant en Belgique fin juin 2021, contre 6,7 % à la fin mars.

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