Le polémiste Eric Zemmour fait l’objet d’un bannissement médiatique du CSA qui l’empêche de poursuivre ses chroniques sur CNews. Cette décision incompréhensible va-t-elle lui barrer la route ou lui ouvrir les portes de l’Élysée ?
Que l’on soit d’accord avec lui ou pas, Eric Zemmour est un journaliste, auteur et polémiste de talent. Et c’est bien parce qu’il défend ses idées avec talent qu’il dérange. Qui ? Tous ceux qui réfutent ses prises de position tranchées sur l’immigration massive, sur l’islam, sur la mondialisation, sur la France éternelle et qui n’ont pas envie de le voir prendre le départ de la course à l’Elysée.
Il dérange au point que, le 8 septembre 2021, le Conseil supérieur de l’audiovisuel, « chargé de garantir l’exercice de la liberté de communication audiovisuelle » en France, a demandé aux chaines de télévision de décompter, dès le lendemain, le temps de parole de Zemmour qui pourrait être candidat à la présidentielle de 2022 ! Le CSA précise qu’« au regard des récents développements il pouvait être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national ».
Or Eric Zemmour n’est pas encore candidat déclaré à la présidence de la République.
Avant l’heure, c’est pas l’heure !
C’est ici que les choses ne vont pas. Que Zemmour soit ‘’un acteur du débat politique national’’ c’est bien évident. C’est même son boulot de commenter l’actualité politique nationale et de l’agrémenter de ses propres commentaires que l’on peut ou non partager. C’est le travail de tout journaliste politique et, de surcroît, auteur et polémiste patenté.
Chroniqueur vedette dans l’émission Face à l’info, sur CNews, présentée par Christine kelly entourée de Marc Menant, Eric de Riedmatten et Dimitri Pavlenko, Eric Zemmour a permis à la chaine du groupe Canal+ (Vivendi) de gagner chaque soir un peu plus de parts de marché sur ses concurrentes dans cette tranche horaire (avec environ 800.000 téléspectateurs) depuis octobre 2019.
Pourtant, malgré ce succès, la direction de CNews a dû se séparer de son chroniqueur vedette après la décision du CSA.
Dans les faits, Eric Zemmour est bâillonné, censuré par le CSA qui a décidé, pour lui, qu’il était candidat à la présidence de la République à compter du 9 septembre 2021. Un procès en sorcellerie des temps modernes.
Pourtant, le CSA devrait savoir, plus que d’autres, qu’avant l’heure ce n’est pas l’heure.
Un fin bretteur
Cette affaire de censure, car il s’agit bien de cela, est d’une gravité extrême. Elle musèle un journaliste et garrote la liberté d’expression dans notre pays. Même si, encore une fois, on ne partage pas les idées et les opinions d’Éric Zemmour, on se demande de quel droit une « autorité » aussi peu scrupuleuse que le CSA (il suffit de regarder la télé pour s’en convaincre) s’arroge le droit de décider qui est candidat à l’Élysée et à partir de quand ?
Car, derrière ce bannissement médiatique, cette excommunication juridiquement discutable, se pose la question du « pourquoi » ?
On sait qu’Éric Zemmour est un fin bretteur de la pensée politique que tous ses adversaires redoutent. Même Marine Le Pen ne se sent pas de taille à l’affronter publiquement.
On peut donc se demander si Zemmour, donné aujourd’hui à 8 ou 10% dans les sondages, ne pourrait pas, une fois devenu candidat officiel (s’il le devient), grignoter des voix aux autres partis, de gauche comme de droite. Et s’il ne pourrait pas se hisser au second tour de la présidentielle.
Le débat du second tour avec Emmanuel Macron (à supposer que ce soit lui) serait alors particulièrement intéressant… Science-fiction ? Peut-être. Mais pour éviter ce possible scénario catastrophe, le CSA a préféré faire taire Zemmour. Ce faisant, il lui fait une publicité colossale qui, sans le vouloir, le lance avec tapage dans la campagne pour la présidentielle.
Jusqu’à lui ouvrir les portes de l’Élysée ?
Depuis 2 ans, le CSA a tout tenté contre moi. La page CNews se tourne, écrivons la suite ensemble.
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