Occitanie
Partager
S'abonner
Ajoutez IDJ à vos Favoris Google News

Crédric Jubillar mis en examen pour « meurtre aggravé »

Six mois après la disparition inexpliquée de son épouse, Delphine, Cédric Jubillar a été mis en examen au terme de 48 heures de garde à vue. Il a été écroué.

Le couple Jubillar (capture BFMTV)
Le couple Jubillar (capture BFMTV)

L’infirmière, âgée de 23 ans et mère de deux enfants a mystérieusement disparu de son domicile, à Cagnac-les-Mines, près d’Albi, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Son mari, Cédric, un intérimaire d’une trentaine d’année a toujours affirmé que sa femme était partie vers 4 heures pour aller promener les chiens. Elle n’était pas rentrée. Cédric Jubillar a participé aux recherches et toujours clamé son innocence dans cette disparition. Une affaire qui ressemble beaucoup à l’affaire Jonathann Daval en 2017. Ce dernier avait annoncé la disparition de son épouse, partie faire un footing non loin de leur domicile de Gray, en Haute-Saône. Il avait participé aux recherches avant, finalement, d’être confondu, interpellé et condamné à 25 ans de réclusion criminelle en novembre 2020.

Des infos contradictoires

Entendu une première fois comme témoin, le mari de Delphine Jubillar a finalement été placé en garde à vue, mercredi, en même temps que sa mère et le compagnon de celle-ci. Les enquêteurs qui le suivaient à la trace depuis six mois, ont relevé quelques incohérences dans ses explications.
Le procureur de Toulouse Dominique Alzeari a rappelé les importants moyens mis en oeuvre : 2.500 actes, une quarantaine d’expertises, plus de 100 gendarmes ont participé aux recherches. Il a précisé que Cédric Jubillar a été placé sous mandat de dépôt.
Cédric Jubillar conteste sa mise en cause. Mais les enquêteurs ont relevé un certain nombre d’incohérences. On sait que la jeune femme serait partie vers 4 heures du matin avec son téléphone qui a fonctionné jusqu’à 22 h 55 avant de passer en messagerie à 7 h 48.
Cette mère de deux enfants est partie sans le chargeur du téléphone, sans son sac à main. Pour les gendarmes, ce n’est pas une disparition volontaire. La thèse de l’accident a été évacuée rapidement. « Elle avait un projet de vie nouveau » précise le procureur. « Elle avait engagé une procédure de divorce avec son mari » pour une nouvelle vie avec son nouveau compagnon et ses enfants. « Il n’y avait aucune raison pour elle de partir dans ces conditions ».

Des éléments objectifs

Le procureur de Toulouse rappelle les incohérences de Cédric Jubillar. D’abord, lorsque les gendarmes arrivent au domicile du couple, à 4 h 50, Cédric Jubillar lave une couette. Il prétend qu’il est allé chercher son épouse et qu’il ne l’a pas trouvée. Or, sur son téléphone, les enquêteurs constatent que Cédric Jubillar a parcouru 40 pas et non pas 380 comme il le prétend.
Ensuite, la voiture de Delphine a été déplacée. On ne comprend pas pourquoi, on ne sait pas par qui.
Enfin, deux éléments matériels attestent des mensonges du mis en examen. Un : il affirme qu’il n’y a pas eu de dispute dans son couple. C’est faux. Le fils, âgé de six ans, parle une violente dispute entre son papa et sa maman. Deux : à 23 h 07, deux voisines du couple affirment qu’elles ont entendu des cris stridents venant de la direction de la maison.
Cédric Jubillar maintient sa version selon laquelle il n’a rien à voir avec la disparition de son épouse. L’enquête se poursuit.

France Occitanie