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Les éoliennes électrisent la campagne (électorale)

En réaffirmant la volonté de l’Etat de poursuivre le déploiement de l’éolien terrestre, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili a déclenché une tempête écolo-politique d’une rare intensité.

Des éoliennes en Meuse et une ligne à haute tension (DR)
Des éoliennes en Meuse et une ligne à haute tension (DR)

Et voilà un thème inattendu dans la campagne électorale qui provoque de gros remous entre partisans et adversaires de l’énergie éolienne. Tout a commencé par une conférence de presse de la ministre de la Transition écologique, le 28 mai 2021. Barbara Pompili annonce que l’Etat va poursuivre le déploiement de l’éolien terrestre pour atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie. Dans cet esprit, elle a demandé aux Préfets de réaliser une cartographie des zones favorables au développement de l’éolien.
Il existe près de 9.000 éoliennes implantées actuellement sur le territoire national qui produisent environ 34 TWh soit 6% de la production d’électricité nationale (chiffres 2019, EDF). Il s’agit de multiplier le parc par trois dans les 10 années qui viennent.
D’où la colère des opposants à l’implantation des éoliennes dans la campagne française.

Coup de gueule de Stéphane Bern

Le premier à réagir à la décision de la ministre fut Stéphane Bern. Dans une tribune passionnée publiée dans Le Figaro, le journaliste et animateur de télévision dénonce : « le mensonge des éoliennes ».
Le défenseur du Patrimoine en péril s’adresse directement à Barbara Pompili et affirme « Les éoliennes sont une négation de l’écologie ». Il précise : « [L’énergie éolienne] pollue gravement la nature et détruit le patrimoine naturel et bâti de la France, ces sites remarquables de beauté et ces joyaux architecturaux dont nous sommes collectivement dépositaires et que les éoliennes défigurent ». Il ajoute : « Vous n’entendez donc pas cette colère qui monte dans nos campagnes ? (…) Les Français ne pourront accepter longtemps ce diktat éolien qui brasse du vent et ancre dans nos sols un véritable mensonge ».

Un vent de fronde

Les dirigeants politiques lui ont emboité le pas. Xavier Bertrand, candidat de droite à la présidentielle de 2022 commente sobrement : « Tout est dit ». Marine le Pen : « Je partage en tout point le constat alarmiste de Stéphane Bern sur l’escroquerie des éoliennes ».
Le député UDI du Nord, Guy Bricout dénonce « la trop grande concentration » de ces machines à utiliser le vent dans les Hauts-de-France, où se trouve un quart de la puissance du parc français.
Partisans et opposants de l’énergie s’étripent également.
Guillaume Peltier, député Les Républicains et vice-président de son, parti demande « un moratoire régional sur l’installation d’éoliennes en Centre-Val de Loire ». Pour lui « l’énergie éolienne est un gouffre pour les finances publiques ».

Non à l’industrie du vent

Au-delà des prises de position politiques, partisans et adversaires des éoliennes s’affrontent à coups d’arguments irréconciliables.
Pour les anti-éolien, les choses sont simples : les éoliennes c’est moche, c’est cher, ça défigure les paysages, ça tue les oiseaux et ça ne sert à rien. La Fédération pour l’environnement durable dénonce depuis longtemps l’industrie du vent et lutte contre tous les projets avec des arguments juridiques.

Le vrai du faux

Pour ceux qui y sont favorables, l’énergie éolienne produit de l’électricité sans dégrader la qualité de l’air, sans polluer les eaux, sans polluer les sols. Le ministère de la Transition écologique publie un document intitulé « Pour y voir plus clair : le vrai et le faux sur l’éolien terrestre. »
A trois semaines des Régionales, à un an de la présidentielle, l’énergie éolienne s’invite dans la campagne.
Normal : on sait bien que les élus aiment bien brasser du vent….

 

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