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Police : chronique d’une violence ordinaire

Durant la nuit de la Saint Sylvestre, deux policiers intervenant sur une rixe à Champigny-sur-Marne, ont été pris à partie par une centaine de voyous qui les ont roués de coups. L’indignation est générale.

Les policiers régulièrement agressés en France
Les policiers régulièrement agressés en France

Les faits d’abord. Au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre, deux policiers du commissariat de Chennevières-sur-Marne, un capitaine de police et une gardienne de la Paix qui intervenaient sur une rixe pour séparer les belligérants, ont été pris à partie par une vingtaine d’énergumènes à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Le capitaine a eu le nez fracturé. Il s’est vu prescrire 10 jours d’ITT. Sa collègue souffre de multiples contusions et s’est vu prescrire sept jours d’ITT.
Deux individus ont été interpellés et placés en garde à vue. Mais on ignore pour l’instant qui sont les agresseurs des policiers. Une enquête a été diligentée pour tenter de les identifier grâce, notamment, aux caméras de vidéo-surveillance et aux images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux.

Et à Aulnay-sous-Bois

Vingt-quatre après cette agression, un autre policier a été victime d’une agression, à Aulnay-sous-Bois. Les faits se sont produits vers 18 heures dans les Cité des 3.000 où les policiers de la BAC ont repéré un individu qui récupérait un sachet, sans doute de la drogue, dans une voiture-épave. Le suspect a pris la fuite, poursuivi par les policiers. Lors du contrôle de son scooter, des jeunes du quartier sont arrivés en « renfort » pour prêter main forte au suspect. L’un des policiers a été frappé à coups de pied alors que son collègue était obligé de tirer en l’air pour se dégager. Le fonctionnaire agressé souffre de contusions et d’une entorse au poignet. Il s’est vu prescrire 8 jours d’ITT.

La colère des policiers

Après les faits, les commentaires. Rien ne justifie que des fonctionnaires de police en mission soient pris à partie et agressés, où que ce soit sur le territoire national. Ces actes inacceptables doivent être punis avec la plus grande sévérité et dans les plus brefs délais.
Les syndicats de policiers rappellent qu’une quinzaine de policiers sont blessés, chaque jour, dans notre pays. Ils rappellent aussi que 50 policiers se sont donné la mort au cours de l’année 2017, ce qui témoigne du réel malaise qui règne dans les rangs de la police.
Hier soir, plusieurs dizaines de policiers ont manifesté à l’appel du syndicat Alliance, pour exprimer leur colère devant le commissariat de police de Champagny. Ils demandent que des actes forts soient pris par les pouvoirs publics. Notamment le rétablissement des peines planchers pour les agresseurs des forces de l’ordre.
Les épouses des policiers ont également manifesté, place du Trocadéro, à Paris, pour dénoncer le laxisme des pouvoirs publics.
De son côté, le syndicat UNSA-Police prend acte des mots prononcés par le Président de la république et le ministre de l’Intérieur.

Logo de l'UNSA-Police
Logo de l’UNSA-Police

Dans un communiqué, l’UNSA Police rappelle les dispositions de l’article 222-13 du code pénal : « Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises : […] Sur un fonctionnaire de la police nationale, dans l’exercice ou du fait de ses fonctions, lorsque la qualité de la victime est apparente ou connue de l’auteur. »
L’UNSA Police refuse la banalisation de tels faits. L’état doit prendre toute la mesure de ces actes graves, si ce n’était pas le cas, la future police de sécurité du quotidien serait un échec. « Une fois de plus, la police nationale paye le prix fort de son engagement quotidien pour assurer la sécurité de nos concitoyens, explique Philippe Capon, secrétaire général de l’UNSA. Et demande que les auteurs soient lourdement condamnés et effectuent réellement les peines, ce qui est loin d’être le cas en France.

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