Monde
Partager
S'abonner
Ajoutez IDJ à vos Favoris Google News

Covid-19 et troubles neurologiques

Les scientifiques cherchent à comprendre les effets délétères du SARS-CoV-2 sur le cerveau, sans y parvenir vraiment. Jean-Marc Sabatier vient de décrypter les mécanismes associés aux troubles neurologiques induits par le virus.

Jean-Marc Sabatier (DR)
Jean-Marc Sabatier (DR)

Par Jean-Marc Sabatier*

Le SARS-CoV-2 est capable d’infecter les cellules cérébrales (dont les neurones, les astrocytes, et les cellules microgliales) via une fixation sur le récepteur cellulaire ECA2 appartenant au système rénine-angiotensine (SRA) du système nerveux central (SNC). Les cellules microgliales (qui jouent le rôle des macrophages du système immunitaire dans le cerveau) peuvent produire les cytokines pro-inflammatoires (état activé M1) ainsi que de l’histamine.

Destruction des cellules nerveuses

Dans la cavité nasale, le virus attaque/infecte les cellules (cellules de soutien et/ou neurones) de l’épithélium olfactif, puis du bulbe olfactif (perte de l’odorat = anosmie). Le même bulbe olfactif gère aussi les informations sur le goût (perte de goût = agueusie). La petite perte de substance grise (= corps des cellules nerveuses) du cerveau correspond à la destruction de ces cellules nerveuses induite par l’infection virale.

Le SRA du système nerveux central est le responsable des troubles neurologiques parfois observés chez les patients (y-compris dans les cas de covid long).
Ce SRA diffère fortement suivant les zones du cerveau concernées. Les effets délétères (dont inflammation, vaso-constriction, stress oxydant et mort cellulaire) proviennent de la suractivation du récepteur AT1R et du récepteur de la pro-rénine.

Le rôle de la vitamine D

De façon incroyable, il existe un SRA fonctionnel supplémentaire à l’intérieur des cellules nerveuses (SRA intracrine). Celui-ci se retrouve au niveau des membranes, dont celles du noyau cellulaire et des mitochondries (qui sont les centrales énergétiques de la cellule).

La vitamine D (notamment la vitamine D3) peut contre-carrer les effets délétères du virus sur le cerveau, en agissant sur le SRA du système nerveux central, en parallèle de ses effets bénéfiques sur le SRA systémique qui pilote les divers organes et tissus de l’organisme.

https://lnkd.in/gui33aKD
https://lnkd.in/eWyrwJPQ

*Jean-Marc Sabatier, directeur de recherches au CNRS et docteur en Biologie Cellulaire et Microbiologie, affilié à l’Institut de Neuro Physiopathologie (INP), à l’université d’Aix-Marseille.

 

Voies du système rénine-angiotensine du cerveau (système nerveux central). Schéma publié par Frontiers In Neuroscience (créé avec BioRender.com).
Europe France Monde