Comme pour les autres professions de santé, la pénurie de chirurgiens-dentistes est préoccupante. D’où la nécessité de former plus d’étudiants en odontologie.
La disparité du nombre de dentistes par habitant
Au 1er janvier 2021 il y avait, en France, 42 031 chirurgiens-dentistes en activité contre 40 000 en 2012. Soit une augmentation de 4,8 % sur 9 ans. Cependant, leur répartition sur le territoire national est très inégale et laisse place à de véritables déserts dentaires.
On compte un chirurgien-dentiste pour 709 habitants à Paris, selon l’Union Dentaire. Comme dans les autres professions de santé, les dentistes préfèrent les grandes villes et les régions fortement peuplées aux territoires ruraux où les dentistes installés vieillissent et ne sont pas remplacés. C’est le cas en Corse où, pourtant, la qualité de vie est enviable, mais aussi dans l’Allier, le Cantal, la Corrèze… C’est encore le cas dans l’Orne où l’on compte un dentiste pour 2.800 habitants. Dans le département voisin de l’Eure, il y a 225 dentistes dont 55 uniquement pour la ville d’Évreux (49.500 habitants). Avec 25% du total des praticiens du département, il n’y a donc pas de problème pour trouver son dentiste à Evreux . En revanche, il est urgent de régler le problème du désert dentaire dans le reste du département.
Former plus de 7200 étudiants
« Il faut stopper l’hémorragie confie Corinne Maruite, présidente de l’ordre des chirurgiens-dentistes de l’Eure à nos confrères du Réveil Normand. Sur certaines zones, nous avons perdu 50 % de praticiens. »
Face à ce constat inquiétant, dans l’Eure comme dans d’autres départements, l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) recommande vivement au gouvernement de former 7265 étudiants en odontologie sur la période 2021-2025.
Et pour attirer ces futurs praticiens, les collectivités et l’État n’hésitent pas à dérouler le tapis rouge : accès au logement facilité, bourses des Régions, aide à l’installation dans un superbe cabinet dentaire, avantages fiscaux… Rien n’est trop beau pour combler les déserts médicaux en général et dentaires en particulier.
Faute de quoi, l’accès aux soins de certaines populations ayant des besoins spécifiques, comme les enfants ou les personnes dépendantes, pourraient devenir de plus en plus problématique.