Du vrai foutage de gueule ! Vingt-six jours après sa nomination à l’hôtel de Matignon, le Premier ministre, Sébastien Lecornu présente enfin son gouvernement. Aucune rupture. On prend les mêmes et on continue.

Une seule exception et de taille : le grand retour de Bruno Lemaire à la Défense. Celui qui fut, sept années durant, ministre de l’Économie, qui est largement responsable du creusement de la dette publique, celui qui devait mettre l’économie russe sur les genoux bref, ce grand génie de la politique française a rejoint l’équipe gouvernementale. Une honte.
Critiques virulentes de l’opposition
L’extrême droite et la gauche rejettent massivement cette équipe ministérielle. Marine Le Pen dénonce un gouvernement « pathétique » et « à l’identique », ciblant particulièrement Bruno Le Maire aux Armées, qu’elle accuse d’avoir mis la France en faillite. Jean-Luc Mélenchon fustige un « cortège de revenants » composé à 80% de LR et anciens LR, tandis que le socialiste Boris Vallaud parle d' »obstination » macroniste menant au « chaos ». Marine Tondelier ironise avec un « Bravo les artistes ».
Une équipe de continuité
Ce gouvernement resserré de 18 ministres (paritaire) reconduit plusieurs poids lourds : Retailleau à l’Intérieur, Darmanin à la Justice, Borne à l’Éducation, Vautrin au Travail. Roland Lescure et Amélie de Montchalin héritent du défi budgétaire 2026. D’autres ministres délégués seront nommés la semaine prochaine.
Feu vert des Républicains
Les parlementaires LR ont « très largement » validé leur participation au gouvernement. Bruno Retailleau justifie ce choix pour éviter de « donner la main à la gauche » et le « chaos », malgré l’opposition de Laurent Wauquiez.
Le premier Conseil des ministres est prévu lundi, avec comme priorité l’adoption du budget 2025. Mardi, discours de politique générale. Censure ou pas ? On ne voit pas comment Sébastien Lecornu pourrait conserver son job. Quoi qu’il en soit, son avenir est limité. Il ne passera pas l’hiver.
Voici la composition du gouvernement, dans l’ordre protocolaire, avant la nomination attendue d’autres ministres dans les prochains jours.
- Elisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
- Manuel Valls, ministre d’État, ministre des Outre-mer
- Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice
- Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de l’Intérieur
- Bruno Le Maire, ministre d’État, ministre des Armées et des Anciens Combattants
- Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées
- Rachida Dati, ministre de la Culture
- Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique
- Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
- Eric Woerth, ministre de l’Aménagement du territoire, de la Décentralisation et du Logement
- Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
- Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
- Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics
- Naïma Moutchou, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, de l’Intelligence artificielle et du Numérique
- Philippe Tabarot, ministre des Transports
- Marine Ferrari, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative
- Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, porte-parole du gouvernement, rattachée au Premier ministre
- Mathieu Lefèvre, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, rattaché au Premier ministre
Je regrette le choix de Sebastien #Lecornu de ne marquer aucune rupture avec ces prédécesseurs. Finalement, on reprend les mêmes et on recommence. Aucune rupture, contrairement aux promesses. Tout semble orchestré pour l’échec… et pour provoquer une nouvelle dissolution, au…
— Bertrand Pancher (@BertrandPancher) October 5, 2025