C’est une info de nos confrères de Médiapart qui révèlent que plus de 700 soldats français de la Mission Aigle déployés en Roumanie, au camp de Cincu, vivent dans des conditions déplorables.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a rendu une visite éclair, le 3 novembre, aux soldats français de la Mission Aigle déployés en Roumanie dans le cadre de l’OTAN. Mais il n’a rien vu de leurs conditions de vie qualifiées de « déplorables » par Médiapart.
« Nourriture insuffisante, locaux en partie insalubres, chauffage aléatoire… Les conditions de vie y sont jugées indignes par bon nombre de militaires pourtant habitués aux opérations extérieures (opex) ». Et, avec l’arrivée de l’hiver, elles redoutent que les choses n’empirent.
Les soldats affamés
Selon Médiapart qui a interrogé l’état-major, la responsabilité de cette situation incomberait aux militaires roumains. « Les repas fournis par les alliés roumains sont réduits à la portion congrue : soupe et tomate pour un dîner, omelette et morceau de pain de la veille…pas d’entrée et pas de dessert alors que les soldats sont affamés par l’exercice physique et le froid ».
La journaliste qui a effectué le reportage, Justine Brabant, précise que les familles des soldats envoient des colis aux soldats. Elle constate que la cuisine du réfectoire français est « dans un état d’hygiène peu engageant ». Même chose pour les préfabriqués (venant de l’opération Barkhane) où sont logés quelques centaines de militaires. Les autres couchent sous des tentes collectives.
Ce n’est pas tout. 250 militaires se partagent 5 WC, des toilettes chimiques. Sur 16 douches, six fonctionnent. Il n’y a qu’une seule machine à laver le linge pour… 700 militaires ! Tout cela dans un camp qui ressemble plus à un bourbier qu’à un camp militaire, « où l’on croise des souris, des punaises de lit et des chiens errants ».
La Mission Aigle
Selon le site du ministère des Armées, « dès le 28 février, à peine 4 jours après l’invasion russe, les armées ont déployé le bataillon « Fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’OTAN dans le cadre de la mission AIGLE. La mise en place sur très court préavis du bataillon à Constanta a permis de déployer en quelques jours une force de plus de 500 militaires.
La mission AIGLE est composée d’un Battle Group Forward Presence (BGFP), d’un détachement Air MAMBA, d’un détachement du génie et d’un Élément de soutien national (ESN). Un représentant national principal (SNR) assure le contrôle national sur l’emploi de ces détachements, et veille à leur intégration dans les plans de défense roumains.
Les 🇫🇷 des @FrForcesRomania sont rejoints en Roumanie 🇷🇴 au cours du printemps par des alliés européens proches, les Néerlandais 🇳🇱 et les Belges 🇧🇪 dans ce qui devient la #MissionAigle 5/7 pic.twitter.com/sSSnnfEQEb
— Muriel Domenach (@MurielDomenach) November 3, 2022
Après quatre mois à la tête de la #MissionAigle en 🇷🇴, le colonel Christophe Degand a passé le commandement du groupement tactique interarmes au colonel Alexandre de Féligonde, chef de corps du 1er régiment de Chasseurs de Thierville 🇫🇷 #WeAreNato #SolidaritéStratégique pic.twitter.com/wHzWBZt1bb
— FranceenRoumanie 🇫🇷🇪🇺 (@FranceRomania) October 28, 2022