La qualification pour le second tour de la présidentielle des deux leaders des partis extrémistes, résonnerait comme un coup de tonnerre. Mais le second tour serait animé.
C’est de la politique-fiction. Mais après tout, les mots et les idées ne sont-ils pas faits pour refaire le monde ? Alors, imaginons ce qui pourrait se passer.
La victoire d’Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, que tous les sondages nous annoncent depuis des mois comme inéluctable, n’est pas encore acquise, loin s’en faut. Les lignes bougent. Plus on se rapproche de la date fatidique du premier tour, le 10 avril 2022, et plus les sondeurs se montrent prudents, expliquant qu’ils ne savent plus très bien, que l’électorat est volatil, que les Français sont versatiles. Bref, que rien n’est joué d’avance.
Un choc politique
Parce qu’en politique tout est possible, parce que nous sommes en France, parce que dans notre pays on vote rarement en faveur d’un candidat, mais plus généralement contre, en laissant le champ libre à son ou ses challengers, le scrutin du 10 avril pourrait réserver de grosses surprises.
Macron, arrivant en troisième position derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, cela n’a rien d’impossible. Le choc politique serait gigantesque. Il réveillerait une opinion publique engourdie, une classe politique médiocre, cherchant des alliances de bon aloi pour sauver quelques privilèges, et bénéficier de quelques prébendes. Mais la qualification au second tour de deux candidats ‘’antisystème’’, l’un à l’extrême droite, l’autre à l’extrême gauche, ne laisserait personne indifférent et mobiliserait les électeurs comme rarement en France. On assisterait à un combat frontal, sans concessions, front de gauche contre front de droite, digne des grandes séries télévisées américaines.
Les challengers : le Pen et Mélenchon
Marine Le Pen, 53 ans, se présente pour la troisième à l’élection présidentielle. La fille de Jean-Marie Le Pen qui a rompu avec la ligne dure du Front National, incarne une vision plus populaire avec le Rassemblement national. Elle se place en deuxième position dans les sondages, juste derrière Macron. Elle avait collecté 21,30% des suffrages au premier tour et 33,90% au second tour. Elle souhaite ardemment une revanche sur 2017.
Jean-Luc Mélenchon, 70 ans, prend lui aussi pour la troisième fois le départ de la course à l’Élysée. Malgré ses coups de gueule, pour ne pas dire ses coups de sang, le patron de la France Insoumise a terminé en quatrième position en 2017 avec 19,58% des suffrages. En 2022, il se positionne encore en quatrième position avec 15% des intentions de vote. Sélectionné pour le second tour, Mélenchon tablerait sur un rejet de l’extrême droite pour s’installer à l’Élysée.
Une affiche hollywoodienne
Au-delà de l’effet de surprise, la campagne électorale pour le second tour, entre le 10 et le 24 avril, prendrait des allures de violente confrontation. Confrontation idéologique puisqu’ils défendent des idées diamétralement opposées et confrontation sur le terrain par militants interposés.
Car les deux candidats, chacun à sa manière, sont ‘’des bêtes’’ de la vie politique française depuis plusieurs des décennies. Ils ont une forte personnalité, ce sont d’excellents orateurs et de redoutables débatteurs. Ils sont pleinement engagés dans leur vision « d’une certaine idée de la France ».
Le débat télévisé de l’entre-deux tours serait évidemment le moment fort de cette campagne. Mélenchon contre Le Pen : une affiche à l’Américaine pour un match au sommet. L’un des deux candidat (e)s restera à terre. L’autre ira à l’Élysée. Mais lequel ?