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Présidentielle : les joies de la politique

Xavier Bertrand et Valérie Pécresse rentrent à la maison LR, tiraillements au PS, Zemmour sème la zizanie dans le camp de la droite souverainiste. La campagne s’annonce fraîche et joyeuse.

Le palais de l'Elysée (Photo site Elysée)
Le palais de l’Elysée (Photo site Elysée)

Comme deux adolescents immatures, ils ont fugué en 2017 pour l’un, en 2019 pour l’autre, pour tenter une aventure politique personnelle. Après cette escapade solitaire, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont décidé, tout penauds, de revenir dans la famille Les Républicains pour participer, le 4 décembre, au congrès qui doit investir le candidat à l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022.
Pourquoi cette volte-face des deux présidents de régions ? Parce que sans la force de frappe du parti gaulliste, sans le soutien des militants et, surtout, sans la manne financière du parti, leur ambitieux projet présidentiel serait voué à l’échec. Mais en revenant dans le giron LR, ils savent aussi que l’un des deux sera éliminé de la compétition au soir du 4 décembre 2021. Ou peut-être les deux. Car d’autres candidats à la candidature se sont déclarés. Notamment l’européen Michel Barnier qui pourrait bien rafler la mise. Quant à l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe, il reste en embuscade avec son nouveau parti Horizons.

Déchirements au PS

Ce n’est guère mieux au parti socialiste où Stéphane le Foll, ancien ministre de l’Agriculture de François Hollande, a dû s’incliner devant Anne Hidalgo désignée à 72% par les militants pour porter les couleurs socialistes à la présidentielle. Stéphane Le Foll a aussitôt fait savoir qu’il ne soutiendrait pas la maire de Paris. « Je ne suis pas d’accord avec le doublement des salaires des profs, dit-il. Je n’ai pas compris la baisse de la TVA sur les prix de l’énergie. Je suis surpris que la gauche reparte sur les 32 heures alors que ce n’est pas une demande de ceux à qui on devrait s’adresser. »
Résultat de ces chamailleries incessantes : la candidate socialiste est créditée de 5 à 7% dans les sondages.

Zemmour toujours pas candidat

On le voit partout, on ne parle que de lui. Eric Zemmour fait le buzz à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux. Il faut bien reconnaître que le polémiste de CNews, positionné dans le camp de la droite souverainiste fait bouger les lignes, notamment sur l’immigration et la sécurité. Partant, il fait de l’ombre à Marine Le Pen. Mais grâce à lui, cette campagne aborde enfin des thèmes jusque-là abandonnés à l’extrême droite. Et ça marche. Les sondages montrent la progression régulière de Zemmour, passé de 5% début septembre à 17 ou 18% à la mi-octobre. Et pourtant, Eric Zemmour n’est toujours pas candidat déclaré à la présidentielle. Le polémiste devrait en faire l’annonce à la mi-novembre 2021.

Macron en tête

Les enquêtes d’opinion se suivent et se ressemblent beaucoup. Un sondage Odoxa pour l’Obs confirme qu’Emmanuel Macron recueillerait 25% des intentions de vote au premier tour suivi par Marine Le Pen à 18%, Eric Zemmour à 16% (on est dans la marge d’erreur), Xavier Bertrand à 13% (mais 8,5% seulement pour Valérie Pécresse). Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 8,5% des voix, suivi par Yannick Jadot pour EELV à 6,5%. Quant à Anne Hidalgo elle n’obtiendrait que 4,5% des suffrages et Arnaud Montebourg à 2 ou 2,5%.
Un autre sondage pour le magazine Challenges place Eric Zemmour en deuxième position derrière Emmanuel Macron (17%) suivi par Marine Le Pen au coude à coude avec Xavier Bertrand à 15%.
Au second tour, Macron l’emporterait dans tous les cas de figure.
Mais la campagne ne fait commencer. Il reste encore six mois aux candidats pour s’associer, s’entre-déchirer, trahir, mentir, se rabibocher… La campagne 2022 s’annonce fraîche et joyeuse, la politique comme on l’aime bien en France.

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