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Législatives : On s’étripe joyeusement dans les états-majors

Les élections législatives anticipées décidées au lendemain du scrutin des Européennes ont fait éclater les partis traditionnels, façon puzzle. Triste spectacle de notre classe politique médiocre qui ne pense qu’à aller à la gamelle.

Eric Ciotti (capture Assemblée nationale)
Eric Ciotti (capture Assemblée nationale)

Le score élevé du Rassemblement national et de Jordan Bardella le 9 juin (32% aux Européennes) a provoqué un séisme d’une magnitude inégalée dans notre pays. Les répliques se sont répercutées le jour-même dans tous les états-majors politiques dès l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République. Vexé par cette gifle magistrale, Emmanuel Macron a agi dans la précipitation, en réaction à l’échec personnel qui lui était infligé. Vous ne m’aimez pas ? Moi non plus !

« J’en ai marre de cette vie politique… »

Les premières réactions sont venues de son propre camp. Gabriel Attal, le Premier ministre, a bien tenté de dissuader Macron de dissoudre, sans réflexion, sans analyser les conséquences funestes que cette décision pouvait entraîner. Sans succès.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a été l’une des plus sévères à l’endroit du président. « Il y avait un autre chemin, dit-elle à la télévision, qui était le chemin d’une coalition, d’un pacte de gouvernement […] J’en ai marre de cette vie politique où on se renvoie la responsabilité des échecs, où on considère qu’on a raison à soi tout seul ». Elle n’est pas la seule.

Ciotti exclu des LR

À droite, c’est la foire d’empoigne. Le président des Républicains, Eric Ciotti, a annoncé un rapprochement avec le Rassemblement national sans avoir consulté les barons de son parti. La réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre. Le président LR a été exclu à l’unanimité de son propre parti. Mais ce dernier résiste. « J’ai la confiance des militants, dit-il. Je suis et je reste le président » Ambiance !

Divorce à Reconquête

Rien ne va plus à Reconquête, le parti d’Éric Zemmour. Après l’entrevue de Marion Maréchal chez sa tante et chez Bardella, elle a appelé ses militants à voter pour le RN. Conséquence : le couple qu’elle forme depuis deux ans avec Zemmour a éclaté. « Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême gauche » assure Marion Maréchal. Réponse de Zemmour : « Elle a trahi. Elle s’exclut d’elle-même de ce parti qu’elle a toujours méprisé. » Un divorce, c’est toujours triste.

Le nouveau Front Popu impopulaire

À gauche, on fait semblant de gommer les différences pour présenter des candidatures uniques. Insoumis, communistes et écologistes ont créé le Nouveau Front Populaire et se partagent les circonscriptions dans lesquelles ils vont présenter des candidats.
Ainsi, LFI sera présente dans 229 circonscriptions (contre 326 en 2022). Le PS présentera 175 candidats (contre 70 seulement en 2022). Les Verts s’octroient 92 circos (ils en avaient 100 en 2022). Le PCF conserve ses 50 circonscriptions.
Reste que la présence de LFI dans cette coalition contre-nature ne plaît pas à tout le monde. « Il s’agit d’accords d’appareils, regrette un militant socialiste. Ce sont des gens qui veulent garder leur siège, leurs prérogatives, leurs petits avantages. Je ne me sens plus représenté par cette famille qui oublie d’intérêt général, celui de tous les Français ».
La droite comme la gauche considère la politique comme un juteux business. L’essentiel, c’est d’aller à la gamelle.

 

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