En 2023, 3,1 millions de logements sont vacants en France, hors Mayotte, soit 8,2 % du parc de logements (Insee).
Depuis 1990, le nombre de logements vacants a augmenté de près de 1,2 million, soit une hausse de 60 %. Cette augmentation intervient essentiellement à partir de 2005 et atteint depuis 2,5 % en moyenne par an. Le nombre de logements vacants augmente ainsi 2,3 fois plus vite que le nombre total de logements entre 2005 et 2023. La vacance est en hausse dans presque tous les départements, à l’exception de ceux de Corse et de l’Hérault. Elle augmente plus rapidement dans les départements où elle était déjà élevée.
Plus à la ville qu’à la campagne
La part de logements vacants est plus forte dans les espaces les moins denses en population, en dehors des aires d’attraction des villes, ainsi que dans les aires de moins de 200 000 habitants. À l’inverse, elle reste plus faible dans les aires d’attraction des villes les plus peuplées, dans les territoires en croissance démographique ou dans ceux réputés pour leur attrait touristique. Au sein des aires d’attraction des villes, quelle que soit leur taille, la vacance est en moyenne plus élevée dans la commune-centre que dans les autres communes du pôle ou celles de la périphérie.
La lutte contre les logements vacants
La vacance d’un logement est principalement de deux natures. La vacance dite « frictionnelle » correspond à la période durant laquelle un bien reste en vente ou disponible à la location. Bien que sa durée puisse être variable, elle est par nature temporaire et nécessaire au fonctionnement du marché immobilier. La vacance « structurelle », souvent plus longue, reflète généralement des difficultés dont les facteurs peuvent être multiples : déprise démographique, inadéquation entre l’offre et la demande (problème de localisation, nature et taille des logements, proximité des aménités), ancienneté, voire insalubrité éventuelle du logement, statut de propriété, litiges entre locataires et propriétaires, problèmes de succession, etc.
Une taxe d’habitation sur les logements vacants
La vacance des logements fait l’objet d’une attention particulière associée au double enjeu de garantir l’accès au logement pour tous et d’optimiser l’aménagement du territoire en limitant l’artificialisation des sols liée à de nouvelles constructions. Différentes mesures ont été mises en place pour favoriser la mobilisation des logements vacants. Une « taxe sur les logements vacants » pour les communes situées dans une agglomération de plus de 50 000 habitants en « zone tendue » est entrée en vigueur dès 1999. Une redéfinition du périmètre des zones tendues prend effet au 1ᵉʳ janvier 2024, faisant passer le nombre de communes concernées de 1 150 à 3 698, représentant 45 % du parc total de logements.
Les autres communes peuvent instituer, depuis 2006, une « taxe d’habitation sur les logements vacants » pour les logements vacants depuis plus de deux ans. La thématique a également été prise en compte dans des dispositifs comme les plans «Logement d’abord » et « Petites villes de demain » ou le programme « Action cœur de ville ».
Le Plan national de lutte contre les logements vacants lancé en 2021 vise à coordonner et compléter l’ensemble de ces dispositifs.