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La France face à un « record historique » de sa dette publique

L’analyste économique Marc Touati tire la sonnette d’alarme sur l’état des finances françaises au deuxième trimestre 2025, dénonçant une situation « catastrophique ».

Marc Touati
Marc Touati

La dette publique française vient d’atteindre un nouveau sommet historique avec 3 416,3 milliards d’euros au deuxième trimestre 2025, soit une hausse vertigineuse de 70,9 milliards d’euros sur un seul trimestre. Cette annonce, selon l’économiste Marc Touati, met en lumière l’ampleur de la crise financière que traverse l’Hexagone.

L’endettement s’emballe

Exprimée en pourcentage du PIB, la dette française atteint désormais près de 116%, constituant un record absolu si l’on exclut la période exceptionnelle du COVID-19. Pour donner une perspective individuelle, chaque Français porte aujourd’hui sur ses épaules près de 50 000 euros de dette publique.
L’évolution depuis 2020 révèle un déséquilibre saisissant : alors que la dette a explosé de plus de 1 000 milliards d’euros, le PIB français n’a progressé que de 519,5 milliards sur la même période. « Il manque quasiment 510 milliards d’euros qui ont donc été gaspillés », dénonce Marc Touati.

Un contraste saisissant avec nos voisins

La comparaison avec l’Allemagne illustre la spécificité française. Depuis 2007, la dette publique française a bondi de 174,5% quand le PIB ne progressait que de 57,8%. À l’inverse, nos voisins d’outre-Rhin ont limité la hausse de leur dette à 67% tout en affichant une croissance du PIB de 75%.
Cette divergence se traduit aujourd’hui par un écart de taux d’intérêt de 82 points de base entre la France et l’Allemagne, la dette française étant financée à 3,6% sur 10 ans.

L’économie en berne

Au-delà des chiffres de la dette, les indicateurs économiques français virent au rouge. L’indice des directeurs d’achat, baromètre de l’activité économique, s’établit à 48,4 – sous le seuil de 50 qui marque la frontière entre croissance et récession.
Le chômage, à 7,6%, place la France au cinquième rang européen des plus mauvais élèves, avec des perspectives d’aggravation vers les 9% selon les projections de Marc Touati.

L’Italie, un contre-exemple qui interroge

Paradoxalement, l’Italie, longtemps considérée comme le « maillon faible » de la zone euro, voit sa situation s’améliorer. Sa note de crédit vient d’être relevée tandis que celle de la France était dégradée. Rome affiche un déficit public de 3% du PIB contre près de 6% prévu pour Paris, et son taux de chômage (6%) est désormais inférieur à celui de l’Hexagone.

Augmentation des impôts

Face à cette situation, Marc Touati critique vertement la stratégie gouvernementale d’augmentation des impôts, alors que la France détient déjà le record mondial de prélèvements obligatoires. L’économiste plaide pour une réduction drastique des dépenses publiques, à l’image de ce qu’ont réussi d’autres pays européens.
« Comment peut-on encore vouloir augmenter les impôts en France alors que nous sommes déjà numéro 1 des impôts dans le monde ? », s’interroge-t-il, qualifiant la situation française d' »inacceptable » et de « scandale ».
Cette analyse, aux accents particulièrement inquiétants, souligne l’urgence des défis économiques auxquels fait face la France dans un contexte européen de plus en plus contrasté.

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