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Ouverture mouvementée du 60ᵉ Salon de l’agriculture

Le président de la République a été accueilli par des lazzis et des sifflets au Parc des expositions de la porte de Versailles. Il a coupé le ruban inaugural avec 5 heures de retard après avoir débattu avec des représentants syndicaux.

« Macron démission ». « Macron vendu à l’Europe ». On n’avait jamais vu et entendu ça depuis l’ouverture du salon de l’agriculture, en 1964. Un président de la République hué par les agriculteurs le jour de l’ouverture de la plus grande ferme de France à Paris.
Arrivé à 8 heures du matin, Emmanuel Macron a pris un petit déjeuner avec les représentants syndicaux, dans un salon, à huis clos. Mais, déjà, des heurts entre agriculteurs et force de l’ordre, déployées en nombre, ont éclaté à l’extérieur du salon. Puis à l’intérieur. Difficile dès lors pour le président d’aller couper le fameux ruban tricolore inaugural.

Retournement de situation

Il improvisa alors un débat de près de deux heures avec des représentants syndicaux. Débat musclé, direct, sans faux-semblants, au cours duquel on se dit tout, franchement, les yeux dans les yeux, en se parlant au ras des moustaches. Un art dans lequel Emmanuel Macron excelle. Il aime le combat, maîtrise les effets d’estrade. Il a réussi, indiscutablement, à s’imposer, à apaiser la colère de ceux qui l’entouraient et à retourner la situation à son avantage. Le président a donné rendez-vous à ses interlocuteurs « dans trois semaines, à la maison » pour faire le point sur les avancées de ses engagements.

« Je vais ouvrir ce salon, calme ou pas calme »

Après quoi, il lui fallut bien descendre dans l’arène, bien décidé à « ouvrir le salon, calme ou pas calme ». Alors que les sifflets redoublaient d’intensité, le président est descendu vers les stands des éleveurs, a discuté avec certains d’entre eux, dégustant au passage un morceau de fromage, serrant des mains, répondant à de nouvelles questions. Puis, le ruban tricolore est coupé avec de gros ciseaux. Un peu plus loin, dans une allée, de nouvelles échauffourées avec les forces de l’ordre. Le président a poursuivi sa déambulation au milieu des stands de ces agriculteurs venus de toutes les régions de France.

Des annonces et un rendez-vous

Acculé par trois semaines de colère du monde paysan, le président de la République a pris quelques engagements devant les représentants des syndicats agricoles. Il a d’abord exprimé le voeu de protéger les revenus des agriculteurs par l’instauration de prix plancher dans le cadre d’une nouvelle loi encadrant les relations entre les acteurs de l’alimentation.
Face aux difficultés de certaines exploitations, le président a indiqué que, dès la semaine prochaine, les ministres concernés réuniront les banques concernées et les différents acteurs pour mettre en place des plans de trésorerie.
Plus largement, il entend faire reconnaître, dans la loi, l’agriculture et l’alimentation comme « intérêt général majeur pour la France ».
Le président a annoncé qu’il réunirait dans trois semaines à l’Élysée « l’ensemble des organisations syndicales, l’ensemble des filières agricoles » pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs.

 

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