Architecte de la fusion PSA-FCA et pilier de la rentabilité chez Stellantis, le PDG quitte ses fonctions avec effet immédiat. Un départ précipité qui ouvre une période d’incertitude pour le géant automobile.
Un départ inattendu dans un climat tendu
La nouvelle est tombée ce dimanche 1ᵉʳ décembre en soirée: Carlos Tavares quitte son poste de PDG de Stellantis, un an avant la date prévue de sa retraite initialement annoncée pour janvier 2026. Les difficultés financières révélées au second semestre 2024, notamment aux États-Unis, et l’abandon de l’objectif de marge à deux chiffres ont mis sous pression le dirigeant. Les critiques envers sa gestion s’étaient multipliées, alimentant un climat délétère qui a culminé avec cette annonce fracassante.
À la tête de Stellantis depuis la fusion historique de PSA et FCA, Tavares laisse derrière lui un groupe en pleine mutation. En attendant la nomination d’un nouveau PDG prévue pour le premier semestre 2025, un comité exécutif temporaire dirigé par John Elkann, héritier de la famille Agnelli et président de Stellantis, assurera l’intérim.
Un dirigeant pragmatique et efficace
Le PDG de Stellantis, groupe automobile mondial créé en 2021 par la fusion de Peugeot-Citroën (PSA) et Fiat Chrysler Automobiles (FCA), Carlos Tavarès est originaire du Portugal, où il est né en 1958. Il a fait l’essentiel de sa carrière dans l’industrie automobile française.
Sous sa direction, Stellantis est devenu l’un des plus grands constructeurs automobiles mondiaux, regroupant des marques comme Peugeot, Citroën, Fiat, Chrysler, Jeep, Dodge, et Alfa Romeo.
Tavares est considéré comme un dirigeant pragmatique et efficace, ayant une réputation de gestionnaire strict et orienté vers la performance.
Quel héritage pour Carlos Tavares ?
Connu pour son mantra du « Cash is King », Carlos Tavares avait imposé un modèle de rentabilité salué par les actionnaires, avec une marge opérationnelle atteignant 12,4 % en 2023. Cependant, cette gestion sans compromis a fini par susciter des tensions internes. Henri de Castries, administrateur indépendant senior du groupe, a évoqué des « divergences de vues » croissantes entre Tavares et le conseil d’administration, rendant insoutenable la poursuite de son mandat.
John Elkann a tenu à saluer le parcours de Tavares, soulignant son rôle clé dans la création de Stellantis et dans les succès de PSA et Opel : « Ses années de service dévoué ont placé Stellantis sur la voie d’un leadership mondial. » Toutefois, la fin de cette collaboration témoigne des défis structurels auxquels fait face le groupe.
Avec cette sortie de route aussi brutale qu’inattendue, Stellantis entame une nouvelle ère. Les prochains mois seront cruciaux pour assurer une transition en douceur et trouver un leader capable de réconcilier ambitions stratégiques et réalités opérationnelles.
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