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Coronavirus : les trains sanitaires ne datent pas d’hier

Point-de-vue. Le train a été utilisé de longue date pour acheminer malades et blessés vers les hôpitaux et les pèlerins vers Lourdes rappelle justement Bernard Aubin dans sa chronique.

Bernard Aubin, secrétaire géénral du syndicat First (Twitter)

Par Bernard Aubin

Les projecteurs se braquent fréquemment sur des TGV un peu spéciaux en cette période de crise sanitaire. Tiens, la SNCF existe encore ? ou plutôt ce qu’il en restera bientôt après son éclatement en 5 sociétés anonymes. Technocratie, libéralisme, concurrence et ego de Jupiter obligent. Ce dernier voulait faire disparaître l’Entreprise Publique jusqu’à l’extirper des esprits des Français… Le coronavirus offre un retour par la grande porte à la SNCF. La pandémie lui restitue l’une des missions qui avaient motivé sa création : servir les citoyens…

Les trains des pèlerins

Ce train sanitaire à grande vitesse est-il unique en Europe ? Sans doute oui. Sauf que le transport de malades par fer ne constitue pas une nouveauté en soi, loin de là. Depuis la dernière guerre, les trains français ont délaissé cette mission. Exception : les « trains de pèlerins ». Des voitures Corail acheminaient encore il y a quatre ans des centaines de malades, dont certains lourdement handicapés, vers Lourdes. Ce matériel spécialisé était arrivé en fin de vie. Il n’a pas été remplacé malgré des demandes réitérées. Sans doute cette prestation n’était-elle pas assez « rentable ».

Ce type de voitures, dans une version moderne, aurait sans doute pu faciliter le transports de nombreux malades en ce temps de crise sanitaire. D’autant plus que le rail préserve mieux les patients des secousses que la route ou à l’aérien. Il serait donc pertinent d’envisager la construction de nouveaux trains polyvalents, capables de transporter des pèlerins en temps normal et d’autres malades ou blessés en temps de crise sanitaire ou suite à des attentats.

« Nous sommes en guerre »

Car les TGV « médicalisés », eux, n’en portent que le nom. Les sièges restent à leur place, les brancards sont fixés sur les dossiers, les patients sont trimbalés dans des conditions quelque peu spartiates. Quant au matériel médical, il est déposé où il y a de la place. Tout cela n’empêche pas le rapatriement des malades, certes, mais cela relève quand même un peu du bricolage. Nous sommes « en guerre », assénait Emmanuel Macron. A la guerre comme à la guerre. Tout est bon pour désengorger les hôpitaux du Grand-Est. Tant mieux si le train peut contribuer à sauver des vies. Pour le reste, on verra par la suite. Mais il ne faudra pas oublier d’ici là.

« Le train de l’espoir »

Heureusement, un test grandeur nature avait été réalisé l’année dernière. La transformation d’un TGV en train sanitaire avait été expérimentée en mai 2019, lors de l’exercice annuel de formation de la capacité universitaire de médecine de catastrophe. Il s’agissait de tester l’envoi d’équipes et de matériel et l’embarquement de nombreuses victimes au départ de la gare de Metz … Ironie du sort, c’est aussi en Lorraine que fut mis sur rail, en 1963, le « train de l’espoir », une rame spécialement aménagée. 6 années furent nécessaires pour convaincre la SNCF d’acheminer 157 malades atteints de poliomyélite de Nancy à Lourdes. 22 d’entre-eux nécessitaient déjà des appareils respiratoires et d’autres équipement lourds.

L’histoire serait-elle un éternel recommencement ? Cachez ce train que je ne saurais voir, préconisait ce Gouvernement… Ironie du sort, la crise sanitaire replace la SNCF ou ce qu’il en reste au-devant de la scène. Et pour servir une des causes les plus noble cause : sauver des vies… Encore une leçon que nos dirigeants devront tirer de cette abominable crise sanitaire !

?? L'histoire se répète, la Cité Du Train – Patrimoine SNCF en témoigne…Depuis hier, la #SNCF transporte des malades…

Publiée par Cité Du Train – Patrimoine SNCF sur Vendredi 27 mars 2020

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