»Décidément la SNCF se comporte avec une incroyable désinvolture à l’égard des Mosellans » dénonce le sénateur Jean-Louis Masson alors que les projets de fermeture de dessertes TGV inquiètent l’association des petites villes de France (APVF).
« A l’origine, la SNCF avait justifié le cofinancement des travaux de la ligne TGV par les collectivités territoriales en s’engageant à mettre en place un plus grand nombre de trains et à respecter un cadencement régulier, écrit Jean-Louis Masson. La SNCF ne tient pas ses engagements car depuis l’origine, plusieurs TGV ont été successivement supprimés. Récemment encore, une nouvelle tentative a visé le train MetzParis de 8h56 et il a fallu une mobilisation des usagers et des élus pour que la SNCF accepte de revenir en arrière. Et encore, pour l’instant, il ne s’agit que d’une promesse.
« Une politique désastreuse »
La SNCF persiste malgré tout dans ses tentatives de grignotage puisqu’elle vient de suspendre les réservations pour plusieurs trains, cette fois, dans le sens Paris-Metz. C’est un très mauvais signe, car chaque fois qu’il y a eu suppression de train, cela a commencé par un blocage des réservations. Quoi qu’il en soit, le nombre initial des trains doit être rétabli pour qu’il y ait une desserte cadencée normale.
Pire encore, il est scandaleux que sur certains créneaux horaires, les Mosellans soient maintenant obligés de transiter par la gare de Nancy.
Ainsi, les voyageurs TGV au départ de Paris à 20h40 mettent au total deux heures cinquante pour aller jusqu’à Metz. C’est exactement la durée que mettaient auparavant les trains corail entre Paris et Metz. Ainsi, au lieu de faire Paris-Metz en une heure vingt-cinq, l’usager du TGV au départ de Paris à 20h40 transite par Nancy et met exactement le double de temps pour arriver à Metz. C’est inacceptable car pour un tel résultat, ce n’était pas la peine de créer une ligne TGV.
Il faut donc donner un coup d’arrêt à la politique désastreuse de la SNCF au détriment de la desserte du Nord de la Lorraine. Nous ne lâcherons pas ce dossier et il faut que tous les élus comprennent son importance pour le développement économique et pour l’attractivité de notre département. »
Des projets inquiétants
De son côté, l’Association des Petites Villes de France que préside Christophe Bouillon, député de Seine-Maritime, a pris connaissance des projets de réduction des dessertes TGV prévus par la SNCF dans le cadre de son service annuel (SA) pour l’année 2020.
« La SNCF prévoit en effet de réduire les dessertes TGV dans de nombreuses villes, éloignant les habitants des ces villes et de leurs agglomérations d’un accès essentiel au réseau ferroviaire. Pourtant, face au constat d’une baisse de la fréquentation sur certaines lignes, des alternatives existent : réaménagement des horaires, ouverture aux usagers des TER…Mais la SNCF semble privilégier une approche purement comptable, négligeant ainsi le rôle du chemin de fer dans l’aménagement équilibré des territoires, ainsi que son impact environnemental et sociétal.
Alors que le mouvement des « gilets jaunes » a relevé l’ampleur de la fracture territoriale liée aux mobilités du quotidien et que les parlementaires s’apprêtent à examiner le projet de loi d’orientation des mobilités, les projets de la SNCF paraissent particulièrement inopportuns.
L’APVF rappelle qu’une concertation étroite avec les élus locaux doit présider à chaque décision impactant l’aménagement du territoire. Dans le cas des décisions liées à la desserte ferroviaire, cette concertation doit s’étendre à l’ensemble des élus des territoires limitrophes à la gare. »