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Editions La Fabrique : catalogue de rentrée

Les éditions La Fabrique viennent de publier leur catalogue des prochains ouvrages à paraître.

Le roman de la police (La Fabrique)

« Oui, dans ces années, c’était entre Sylvain et Natacha que les querelles avaient lieu. C’est d’ailleurs, je l’ai dit, ce qui nous fit créer l’UCFml puisque Sylvain ne voulait pas quitter la GP sans alternative. Alain et moi étant gens d’écriture, et les militants diserts, nos textes politiques sont pléiade. Quant à Sylvain Lazarus c’était, et c’est, un “homme de parole” aux deux sens du mot : je le vois dans les années 2000 sous les fenêtres d’un foyer d’ouvriers, à peu près tous sans papiers, haranguer depuis la rue les habitants dans une improvisation remarquable. Et capable de convaincre, au point que beaucoup descendirent et rejoignirent les manifestants que nous étions au titre des “papiers pour tous”. »

Le roman de la politique
Natacha Michel

Le passé est-il la fosse commune d’une vie ? Je ne le crois pas. Il est un jardin où continuent à pousser les fleurs du souvenir. Ma vie avec la politique est si présente en moi que j’ai tenté de la décalquer dans ce livre. Comment pendant quarante années, au travers de deux organisations, Sylvain Lazarus, Alain Badiou et moi-même, avec nos camarades, nous avons voulu rendre justice à notre temps. Notre temps fut celui de ceux que l’on nomma les maos. À savoir ceux qui, devant la catastrophe que fut l’URSS, cherchèrent une autre voie pour la justice et l’égalité. Avec les ouvriers d’usine, les gens des quartiers et l’épopée des sans-papiers. Alors la nuit s’abrégeait.
Natacha Michel est romancière. Elle est notamment l’auteure de Ici commence, Plein présent et Sortie de route.
En librairie le 10 septembre 2020 232 pages ISBN : 9782358722018 15 euros

 

La chauve-souris

« Une époque si terrible ne peut être reflétée que par des images contrastantes extrêmes. De même, toutes les mesures concrètes proposées ici et par beaucoup d’autres pour composer avec la nature et mettre fin à l’“impérialisme illimité” contre elle seront sans doute balayées comme utopiques. Elles ne sont ni plus ni moins utopiques que la survie. »

 

La chauve-souris et le capital
Stratégie pour l’urgence chronique
Andreas Malm
Traduit de l’anglais par Étienne Dobenesque

Sur la piste du Covid-19, les chauves-souris restent le suspect n°1 des virologues dans la transmission du virus à l’homme. Mais d’autres facteurs, bien humains, ont contribué à abolir la « barrière des espèces » et à propager l’épidémie dans le monde entier :
la déforestation accélérée, le commerce lucratif des animaux sauvages, l’explosion du trafic aérien et le réchauffement climatique. Ce livre décrit les mécanismes par lesquels le capital, dans sa quête de profit sans fin, produit le risque épidémique comme l’effet de serre, sans fin. À l’échelle microbienne comme atmosphérique, l’urgence est devenue chronique – et ne rien faire serait fatal.
S’appuyant sur l’expérience inédite de ces derniers mois, Andreas Malm appelle à mettre en œuvre des politiques écologiques radicales à grande échelle ; il rappelle aussi que sur le front climatique, aucun « retour à la normale » ne sera possible et que les demi-mesures bureaucratiques ne suffiront pas. Si nous ne voulons pas vivre sur « une planète enfiévrée habitée par des gens fiévreux », il faut des méthodes révolutionnaires.
Andreas Malm est maître de conférences en géographie humaine en Suède et militant pour le climat. Il est notamment l’auteur de L’Anthropocène contre l’histoire (2017) et Comment saboter un pipeline (2020).
En librairie le 18 septembre 2020 248 pages ISBN : 9782358722032 15 euros

 

police

« La folie policière n’est rien d’autre qu’une manière d’expulser toute la folie qui anime ces institutions froides et rationnelles. Elle est la faiblesse de ce système et c’est pour cela qu’elle est si protégée. » amal bentounsi

Police
Amal Bentounsi, Antonin Bernanos,
Julien Coupat, David Dufresne, Eric Hazan, Frédéric Lordon
Police

Amal Bentounsi, Antonin Bernanos, Julien Coupat, David Dufresne, Eric Hazan, Frédéric Lordon
On pense qu’elle a toujours existé et qu’elle existera toujours, mais non : la police telle que nous la connaissons est récente et les événements actuels mettent mondialement son existence même « en question ». On trouvera dans ce livre des constats, des propos théoriques et des histoires vécues. L’ensemble est inquiétant mais cette inquiétude active est salutaire face à une institution de plus en plus militaire et violente.
Amal Bentounsi est la fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine ».
Antonin Bernanos est militant à l’Action antifasciste Paris-Banlieue.
Il a été poursuivi et incarcéré dans plusieurs affaires liées aux mouvements sociaux et à l’antifascisme.
Julien Coupat, mauvais client de l’antiterrorisme.
David Dufresne, écrivain et réalisateur.
Eric Hazan est éditeur.
Frédéric Lordon, économiste passé philosophe spinoziste.
En librairie le 18 septembre 2020 136 pages ISBN : 9782358722025 12 euros

L’extrême droite, l’énergie, le climat « L’analyse de la politique anti-climatique de l’extrême droite contemporaine devrait au moins briser l’illusion selon laquelle l’abandon des énergies fossiles sera un processus fluide, raisonné et linéaire, qui mettra tout le monde d’accord. La thématique du climat est réputée pour sa capacité singulière à inspirer fraternité et consensus […] Nous pensons au contraire qu’une transition ne se produira qu’à travers d’intenses polarisations et confrontations et que cela
pourrait ne pas être beau à voir. »

Fascisme fossile
L’extrême droite, l’énergie, le climat
Zetkin Collective
Coordonné par Andreas Malm / Traduit de l’anglais par Lise Benoist

L’élévation des températures et la montée de l’extrême droite forment deux menaces chaque jour plus pressantes. Or leur combinaison est explosive. Ce livre est une première tentative de penser ensemble les deux phénomènes. Qu’ont dit, écrit et fait les partis nationalistes en matière d’écologie et de climat durant les deux dernières décennies ? Devant l’abondance de preuves scientifiques, ils ont nié le réchauffement et se sont placés en défenseurs de l’industrie fossile. Dans son ensemble, l’extrême droite abhorre les éoliennes, s’oppose aux accords climatiques et nourrit de théories conspirationnistes sa détestation des mouvements écologistes. Même quand elle se revendique d’un « nationalisme vert », ses positions restent en toutes circonstances déterminées par la défense du territoire et son obsession de l’immigration. L’état des lieux se double d’une fascinante enquête historique : dans les archives du fascisme classique, où les écrits de Marinetti et Jünger autant que les réalisations du Troisième Reich et de Mussolini témoignent d’une passion pour les énergies fossiles indissociable de leurs projets guerriers ; mais également au cœur de la civilisation occidentale où elles ont été une pierre angulaire de la domination blanche du monde moderne. Ce sont, disent les auteurs, ces articulations anciennes entre la race et l’énergie qui ressurgissent aujourd’hui dans une période de crise. Au point de faire émerger un fascisme fossile qui emploierait les moyens les plus brutaux à la préservation du statu quo ? Pour le Zetkin Collective, une chose est certaine : plus la Terre se réchauffe, plus la défense du climat et l’antifascisme tendent à ne former qu’un seul et même combat.
Le Zetkin Collective est un groupe de chercheurs, de militants et d’étudiants de diverses nationalités, formé en 2018 en Suède et qui travaille sur l’écologie politique de l’extrême droite.
En librairie le 22 octobre 2020 / 350 pages / ISBN : 9782358722063 / 18 euros

« Rien ne nous a préservés du virus, pas même les murs patriotiques, les frontières rogues et violentes des souverainistes. La pandémie globale montre l’impossibilité de se
sauver – sinon par l’aide réciproque. »
 

Un virus souverain
L’asphyxie capitaliste
Donatella Di Cesare
Traduit de l’italien par Étienne Dobenesque

Du gouvernement des experts à l’État d’exception, de la démocratie immunitaire à la hantise du complot, de la distance physique imposée au contrôle électronique des corps : le virus a changé nos existences sans que l’on sache encore ce qui en restera à l’avenir. Ce qui est sûr, c’est qu’il a révélé la façon dont la logique immunitaire exclut les plus pauvres, les plus vulnérables. Ainsi, le virus et les modalités inventées pour le combattre ont mis en évidence la cruauté du capitalisme. Pour s’en sortir, il faudra rien de moins que l’invention d’un nouveau mode d’exister en commun.
En philosophe, Donatella Di Cesare tire les leçons des méfaits du virus souverain, qui ignore les frontières et bouscule notre ordinaire façon de penser.
Donatella Di Cesare enseigne la philosophie théorique à la Sapienza (Rome).
En librairie le 22 octobre 2020 / 120 pages / ISBN : 9782358722056 / 13 euros

« Certes, il ne faut pas cesser d’exiger de l’État qu’il mette en place un budget et des moyens pour les femmes qui fuient la violence, mais ne devons-nous pas nous demander, à la lumière des décisions de ce gouvernement, sur quels critères il basera sa politique de protection ? Qu’en sera-t-il des femmes réfugiées qui dorment dans la rue, qui, à cause des lois européennes, sont confrontées à toutes sortes de violence ? Des femmes gilets jaunes éborgnées ? »

Une théorie féministe de la violence
Pour une politique antiraciste de la protection Françoise Vergès

Le langage officiel à propos de l’égalité hommes-femmes est un répertoire de violences : harcèlement, viol, maltraitance, féminicide.
Ces mots désignent une cruelle réalité. Mais n’en dissimulent-ils pas une autre, celle des violences commises avec la complicité de l’État ? Dans cet ouvrage, Françoise Vergès dénonce le tournant sécuritaire de la lutte contre le sexisme. En se focalisant sur des « hommes violents », on omet d’interroger les sources de cette violence. Pour l’autrice, cela ne fait aucun doute : le capitalisme racial, les populismes ultra-conservateurs, l’écrasement du Sud par les guerres et les pillages impérialistes, les millions d’exilé•es, l’escalade carcérale, mettent les masculinités au service d’une politique de mort. Contre l’air du temps, Françoise Vergès nous enjoint de refuser l’obsession punitive de l’État, au profit d’une justice réparatrice.
Féministe antiraciste, présidente de l’association « Décoloniser les arts », Françoise Vergès est l’auteure de plusieurs ouvrages et articles en français et en anglais sur l’esclavage colonial, le féminisme, la réparation, le musée. Dernier ouvrage paru : Un féminisme décolonial.
En librairie le 6 novembre 2020 / 152 pages / ISBN : 9782358722049 / 12 euros

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