Assez classique dans la forme, le documentaire de Josh et Rebecca Tickell apporte un peu d’espoir dans ce monde si pollué.
C’est alors que les instances mondiales écologiques colloquent à la COP 27, en Egypte, que sort en France le documentaire de Josh et Rebecca Tickell, « Mission régénération » (sortie le 9 novembre). Après avoir, comme tant d’autres réalisateurs, dénoncé ces produits toxiques utilisés par l’agriculture industrielle et évoqué la désertification causée par l’agriculture intensive, ce couple d’écologistes tente de convaincre les spectateurs que « la solution se trouve sous nos pieds ». Cette solution miracle, piéger le carbone dans le sol en travaillant moins la terre, aurait de multiples vertus : « stabiliser le climat, restaurer les écosystèmes perdus et créer des réserves alimentaires abondantes ». Vaste programme, qui permettrait d’inverser le réchauffement climatique, en relançant les cycles du carbone et de l’eau.
« J’ai abandonné », confesse pourtant au début du film le récitant, l’acteur Woody Harrelson en version originale, relayé en version française par Edouard Bergeon (le réalisateur du film « Au nom de la terre », avec Guillaume Canet). Les autres apparitions « hollywoodiennes », dont l’actrice Patricia Arquette qui milite pour le compost en Haïti, ou les habitudes alimentaires du mannequin Gisele Bündchen et de son mari Tom Brady, ne sont pas forcément convaincantes. Mais l’intérêt de ce documentaire réside dans les témoignages d’experts, dont l’agronome Ray Archuleta, qui répète à qui veut l’entendre que « le sol est vivant ». Ou Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture, qui essayait déjà de convaincre la COP 21 (déjà !) que cette idée pourrait changer le monde.
L’exemple de San Francisco, qui fait du compost avec les ordures ménagères, ou celui de cet immense plateau régénéré en Chine, évoquent ainsi le « potentiel énorme » des sols à absorber le carbone. Documentaire assez classique dans la forme, « Mission régénération » est cependant différent de la plupart des films écolos qui nous culpabilisent et nous plombent le moral. Pédagogique, pas trop donneur de leçons, il suggère que la mission n’est pas impossible de régénérer les ressources au lieu de les épuiser, pas impossible de « réparer nos dégâts » et changer les choses. Un peu plus positif, ce plaidoyer en faveur de l’agriculture régénératrice apporte ainsi un peu d’espoir dans ce monde si pollué.
Patrick TARDIT
« Mission régénération », un documentaire de Josh et Rebecca Tickell (sortie le 9 novembre).