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L’homme qui venait de la mer

« Le soupir des vagues », du cinéaste japonais Koji Fukada, est un film zen, qui conserve sa part de mystère, entre réel et irréel.

Contemplatif, le film de Koji Fukada évoque la fragilité de l’homme comme de la nature, et conserve sa part de mystère.

Inlassablement, une vague vient s’effacer sur la plage, la mer va et vient, sans se soucier de la marche du monde ni de la vie des humains. C’est un homme qu’elle rejette un jour sur le bord, un inconnu, mutique et mystérieux, qui apparait dans « Le soupir des vagues » (sortie le 4 août), film réalisé par Kôji Fukada. Du cinéaste japonais, le public français connait notamment « L’infirmière » et « Harmonium », et récemment « Hospitalité » tourné auparavant, avant de découvrir l’an prochain le double « Suis-moi je te fuis » et « Fuis-moi je te suis » (qui figuraient dans la sélection Cannes 2020).

Dix ans après un tsunami qui a ravagé l’Indonésie, les traces en sont encore visibles, tel cet immense bateau échoué en pleine ville, au grand étonnement d’une jeune Japonaise, qui vient d’arriver dans le pays. Dans ses bagages, des photos prises par son père, celles d’un bord de mer qu’elle veut retrouver, pour y disperser les cendres de son père, justement. Elle est accueillie dans sa famille, un cousin métis, une tante Japonaise, qui héberge aussi chez elle l’inconnu de la plage, un Japonais semble-t-il, qui comprend tout mais ne dit rien.

L’homme qui venait de la mer intrigue les jeunes gens et leurs amis, qui essaient d’en savoir plus, comprendre qui il est, d’où il vient. Intrigué aussi ce reportage qui enquête sur cet être curieux, et dont les images entrent dans le film comme les épisodes d’un feuilleton. Koji Fukada nous émerveille devant la beauté des paysages, nous égare dans le réel et l’irréel, fait résonner un chant aux vertus magiques, nous embarque dans le fantastique, la poésie. Contemplatif, zen, son film évoque la fragilité de l’homme comme de la nature, et conserve sa part de mystère : l’inconnu de la plage disparait comme il est apparu, dans un souffle et en silence. Et c’est une expérience sensorielle qui nous fait accompagner le « soupir des vagues », à chaque ressac.

Patrick TARDIT

« Le soupir des vagues », un film de Koji Fukada (sortie le 4 août).

Rejeté un jour sur la plage, un inconnu, mutique et mystérieux, intrigue l’Indonésie, dix ans après un tsunami.
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