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Macron à l’ONU pour l’Histoire

Ce soir à 21h, devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président français annoncera la reconnaissance officielle de l’État palestinien par la France. Un geste qui positionne Paris en rupture avec la prudence américaine et marque une inflexion majeure de la diplomatie française au Moyen-Orient.

Les drapeaux palestinien et israélien sur la Tour Eiffel (capture X)
Les drapeaux palestinien et israélien sur la Tour Eiffel (capture X)

Cette annonce, loin d’être un simple geste symbolique, s’inscrit dans une stratégie assumée : celle de reprendre l’initiative diplomatique face à l’enlisement du conflit israélo-palestinien. Alors que Washington privilégie toujours les « négociations directes » entre les parties, la France fait le pari d’une reconnaissance préalable pour débloquer un processus de paix au point mort depuis des années.

La diplomatie par l’exemple

Le timing n’est pas fortuit. Macron surfe sur une vague de reconnaissances internationales : le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont récemment annoncé ou s’apprêtent à franchir le pas. Cette convergence crée un Momentum diplomatique que Paris entend capitaliser pour isoler progressivement la position israélienne et contraindre toutes les parties à revenir à la table des négociations.
L’Élysée mise sur un effet domino européen. Si l’Allemagne reste réticente et l’UE divisée, d’autres capitales européennes pourraient emboîter le pas français, créant une pression collective inédite. C’est le pari de la « diplomatie par l’exemple » : montrer qu’une autre voie est possible entre le soutien inconditionnel à Israël et l’immobilisme diplomatique.

Israël et les États-Unis au bord du chaos

Le pari courageux d’Emmanuel Macron est d’autant plus habile qu’il intervient alors que 147 États du Sud Global ont d’ores et déjà reconnu l’État palestinien au grand dam d’Israël et des États-Unis. Et Macron sait bien que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, est particulièrement détesté dans le monde, et que sa majorité à la Knesset est particulièrement fragile puisqu’elle ne repose que sur deux députés. Nétanyahou, ce criminel de guerre honni par une partie de sa population de son pays, est en bout de course. Lorsque son mandat sera terminé, il sera jeté en prison.
Quant Donald Trump, il soutient l’État hébreu au-delà du raisonnable, pour des raisons essentiellement familiales (Jared Kushner, est le gendre et haut conseillé du président américain). Mais il n’aime pas Nétanyahou avec qui il s’est fâché à plusieurs reprises, sachant que les influenceurs juifs américains ont noyauté une large partie des institutions américaines.
L’assassinat de Charlie Kirk, le 10 septembre 2025, a révélé au grand jour la fracture béante de la société américaine. Il témoigne en tout cas de l’inquiétante spirale de la violence aux États-Unis.
Le discours d’Emmanuel Macron à l’ONU sur la reconnaissance de la Palestine est un donc discours pour l’Histoire qui parie sur un monde plus apaisé, après Nétanyahou et après Trump.

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