« Plutôt que de laisser le soin aux tribunaux de délibérer sur nos désirs, il faut s’intéresser aux conditions (sociales, économiques, culturelles) qui permettent aux unes et aux autres de pouvoir dire non » assure Clara Serra dans un ouvrage magistral (Éditions La Fabrique).
La transformation des législations
Le consentement est devenu le mantra des politiques sexuelles. On lui prête toutes les vertus, même celle de transformer de fond en comble les législations sur les violences sexuelles. Des institutions européennes à certains cercles féministes, on oppose une doctrine du consentement affirmatif, résumée par le slogan « seul un oui est un oui », à un cadre légal réputé caduc, focalisé sur les faits de violence, d’intimidation ou de surprise.
Une série d’ambiguïtés
Clara Serra démêle une série d’ambiguïtés que recèle l’idée de consentement. Derrière la fausse évidence du concept s’ouvre la question de savoir ce que signifie consentir. Le consentement affirmatif présuppose que nos désirs sont parfaitement clairs et sans ambivalence ; or, on peut tout à fait admettre que la sexualité est conflictuelle et embrumée, sans rien sacrifier de la distinction entre un acte consenti et un acte contraint.
Plutôt que de laisser le soin aux tribunaux de délibérer sur nos désirs, il faut s’intéresser aux conditions (sociales, économiques, culturelles) qui permettent aux unes et aux autres de pouvoir dire non. »
Sortie : 22 janvier 2025
160 pages – 13 euros
Traduit de l’espagnol par Étienne Dobenesque