L’Institut de Recherche en hématologie et transplantation (IRHT) de Mulhouse inaugure son projet DiaBioLiq, visant à la détection du cancer cérébral par biopsie liquide, le 2 mai 2024.
Actuellement, lorsqu’il y a une suspicion d’un cancer cérébral, il est nécessaire de réaliser un prélèvement du tissu sous scanner ou échographie. Le tissu est ensuite analysé par des anatomopathologistes pour déterminer le caractère cancéreux ou non du prélèvement ainsi que le type de cancer en présence (lymphome, astrocytome, glioblastome…).
Cette approche est impossible dans certains cas de tumeurs trop petites ou mal placées (les enlever serait un risque trop important pour le patient).
Demain, avec DiaBioLiq, il sera possible de déterminer si c’est un cancer et quel type de cancer en partant d’un simple prélèvement de LCR (Liquide Céphalo-Rachidien dans lequel baigne le cerveau). L’approche originale de DiaBioLiq inclut de ne pas s’intéresser aux mutations génétiques qui sont parfois communes aux différents cancers mais à regarder comment l’ADN est organisé (très serré ou très détendu) autour de certains gènes par des PCR (comme celles réalisées pour le COVID).
Ainsi, en récupérant les brides d’ADN présents dans ce LCR et en utlisant cette approche épigénétique, Diagnostiquer sera plus rapide et moins invasif.
Les cancers cérébraux
Les cancers cérébraux aussi appelés cancers du système nerveux central (SNC) représentent 1 à 1,5% des nouveaux cancers diagnostiqués chaque année en France (Source INCA) soit 5-6000 patients dont légèrement plus d’hommes (55%) que de femmes (45%).
Le taux de survie n’est que de 30% pour les patients atteints de cette pathologie alors qu’il est deux fois plus élevé pour les autres cancers.
Environ 5% des cancers cérébraux sont des lymphomes que l’IRHT connaît bien. Ces lymphomes cérébraux sont particulièrement agressifs et il est primordial de les diagnostiquer et traiter très rapidement.
A propos de l’IRHT
L’institut de Recherche en Hématologie et Transplantation (IRHT) a été créé par le Dr Philippe Hénon en 1987. Dès 1985, celui-ci avait mis en évidence l’existence dans le sang de cellules souches et avait réalisé une des toutes premières greffes au monde de cellules souches sanguines pour régénérer la moelle osseuse détruite après chimiothérapie chez un patient leucémique. Cette technique de greffe est maintenant devenue le Gold Standard, pratiquée par dizaines de milliers chaque année dans le monde.
L’IRHT a été créé pour améliorer la connaissance des cellules souches humaines adultes normales et leucémiques, et comprendre les phénomènes de cancérisation en vue d’une approche médicale appropriée.
À la fin des années 1990, l’équipe scientifique de l’IRHT comprend que certaines cellules souches du sang peuvent faire plus. C’est ainsi que l’idée de tester l’injection de cellules souches au niveau du cœur à la suite d’un infarctus du myocarde sévère est née. Objectif : réparer les tissus lésés sans avoir recours à la greffe cardiaque. Suite à ces recherches et aux essais concluants, le Dr Hénon décide de créer la StartUp « Cellprothera », société de biotechnologie médicale dédiée à la régénération cardiaque implantée à Mulhouse.