À l’initiative de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) une chaîne humaine entourera le Parlement britannique le 8 octobre 2022 pour demander la libération du journaliste emprisonné. En France, rassemblement à 14 heures à côté de la réplique de la statue de la Liberté, sur l’île aux Cygnes, sous le pont de Grenelle, dans le 15e arrondissement.
Julian Assange est un journaliste australien en prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Pourchassé depuis 12 ans, pour avoir révélé des informations d’intérêt public, le fondateur de Wikileaks Julian Assange croupit depuis trois ans et demi dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, attendant de savoir s’il sera livré par Londres aux États-Unis où il risque jusqu’à 175 années de prison pour « espionnage ».
En plus de l’immense injustice faite à un homme et à ses proches, la persécution de Julian Assange est aussi une tentative de criminalisation du journalisme d’investigation. C’est le droit d’informer et d’être informé qui est attaqué. Il s’agit d’une volonté d’intimider à la fois la presse, en particulier les journalistes qui seraient tentés de s’inspirer du travail de WikiLeaks, et les lanceurs d’alerte potentiels.
Une chaine humaine
Le 8 octobre, une chaîne humaine entourera le Parlement britannique pour demander la libération de Julian Assange. Plus de 3 500 personnes se sont déjà inscrites pour y participer. Parallèlement à cette action, de nombreux rassemblements auront lieu dans le monde.
En France, le Comité de soutien Assange et les trente-sept organisations et médias signataires de « L’Appel de Paris pour Julian Assange » proposent de se réunir à 14 heures à côté de la réplique de la statue de la Liberté qui se trouve sur l’île aux Cygnes, sous le pont de Grenelle, dans le 15e arrondissement.
Des crimes de guerre de l’armée américaine
Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Les médias du monde entier ont utilisé ces informations. Certains se sont même associés à WikiLeaks.
Les journalistes français et leurs hiérarchies sont ici interpellés puisque trop de grands médias font preuve d’un silence suspect face au sort de Julian Assange.
Celui-ci est persécuté par les États-Unis depuis douze ans, avec l’aide de leur allié britannique. Poursuivi, harcelé, sali dans son honneur, il a déjà été privé de liberté pendant plus de onze ans au Royaume-Uni (une année en résidence surveillée avec un bracelet électronique, sept ans réfugié politique dans les locaux exigus de l’ambassade d’Équateur à Londres et depuis trois ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh).
Il encourt jusqu’à 175 ans de prison
Julian Assange risque d’être extradé vers les États-Unis qui le poursuivent pour « espionnage ». Là-bas, il encourt jusqu’à 175 ans de prison !
Depuis des années, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avec ses 190 affiliées représentant quelque 600 000 adhérents des médias dans 150 pays et les syndicats nationaux ont plaidé sa cause sans relâche.
Depuis des années, des collectifs, des organisations, des médias, des personnalités alertent sur la persécution dont est victime Julian Assange et demandent sa libération.
Plusieurs appels ont été lancés. Récemment, l’Appel de Genève (*) a réuni journalistes, rédacteurs en chef et directeurs, éditeurs et médias (Club suisse de la presse, 22 juin 2022).
Le 3 juillet, à la suite d’un rassemblement place de la République à Paris, soutenu par une vingtaine d’organisations et de médias, à l’occasion du 51e anniversaire de Julian Assange, un comité de soutien français est créé et un nouvel appel est lancé.
Cet Appel de Paris demande :
- que Julian Assange soit libéré, protégé, réhabilité, rendu dans tous ses droits personnels et professionnels et indemnisé ;
- que le gouvernement français lui accorde l’asile politique.
Julian Assange est nommé (**) en 2022 pour le prix des droits de l’Homme Václav Havel du Conseil de l’Europe qui, chaque année, récompense une personne, organisation non gouvernementale ou institution œuvrant à la défense des droits de l’Homme. C’est déjà une reconnaissance essentielle pour ce prisonnier politique victime de la raison d’État de Washington.
S’il était extradé vers les États-Unis, quelle personne au monde (journaliste, lanceur d’alerte, etc.) oserait encore informer sur des dossiers gênants pour l’administration américaine ?
Julian Assange doit être libéré
La France doit lui accorder l’asile politique
(*) pressclub.ch
(**) Les six parrains et marraines sont : Mme Mairead Corrigan Maguire, prix Nobel de la paix ; M. Thorbjørn Jagland, ancien secrétaire général du Conseil de l’Europe ; M. Luiz Inácio Lula da Silva, ancien président de la République du Brésil (2003-2010) ; Mme Dominique Pradalié, présidente de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ; M. Noam Chomsky, professeur émérite de linguistique ; et M. Jeremy Corbyn, député britannique.
Pour contacter le comité de soutien et/ou rejoindre l’appel, écrire à :
comitesoutienassange@protonmail.com