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Crise migratoire aux frontières de l’Europe

Nous vivons une époque dangereuse à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie notamment pour les milliers de réfugiés et de migrants qui espèrent trouver une vie meilleure et plus sûre dans l’Union européenne, loin de leur pays déchiré par la guerre.

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Robert Harneis
Robert Harneis, journaliste

Par Robert Harneis

Le nombre de réfugiés qui tentent d’entrer en Pologne depuis le Bélarus a atteint un point critique cette semaine. La Pologne a mis en garde contre une escalade « armée » alors que de nouveaux migrants – amenés à Minsk puis à la frontière par les autorités biélorusses – continuent d’arriver.
Les forces frontalières polonaises disent avoir enregistré plus de 30 000 tentatives de franchissement de la frontière depuis août, dont 17 300 pour le seul mois d’octobre. Selon les autorités de Berlin, près de 7 000 de ces personnes ont tenté d’entrer en Allemagne. Dix migrants, piégés à la frontière, seraient morts depuis l’été. Il ne fait aucun doute que bon nombre de ces réfugiés a pour objectif de se rendre à Calais et de rejoindre l’Angleterre pour y travailler.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré en début de semaine que « l’instrumentalisation des migrants à des fins politiques par le Bélarus est inacceptable ».
Le Premier ministre polonais a déclaré qu’il s’agissait d’un complot contre la Pologne, dirigé en coulisse par Vladimir Poutine.

La faute à l’OTAN

D’autre part, mardi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a soutenu que l’escalade de la situation à la frontière était la faute de l’UE. « La responsabilité principale de la résolution de la crise des migrants incombe à ceux qui ont rendu possible le déclenchement de la crise en premier lieu », a-t-il déclaré.
Il faisait référence aux guerres continues de l’OTAN au Moyen-Orient et aux sanctions qui continuent de les soutenir, rendant la vie dans des pays comme la Libye, la Syrie, l’Irak et le Yémen à peine tolérable. Malgré le retrait militaire de l’Occident en Afghanistan, la vie dans ce pays continue également à faire d’un exil dangereux une meilleure solution pour beaucoup.
Au cours d’une conférence de presse organisée à l’issue de ses entretiens avec des représentants du Vatican mardi, M. Lavrov a suggéré que « les pays de l’UE doivent avoir des normes cohérentes lorsque la question de l’admission ou du refus des réfugiés est soulevée », ajoutant : « Hier, lors d’une discussion en sciences politiques, la question a été posée de savoir pourquoi, lorsque les réfugiés arrivaient par la Turquie, l’UE allouait des fonds pour leur permettre de rester en Turquie ? Pourquoi est-il impossible d’aider les Biélorusses de cette manière ? »
L’UE a versé plus de 6 milliards d’euros au gouvernement turc de 2014 à la fin de 2020 dans le cadre d’un accord prévoyant que la Turquie héberge les réfugiés, dont beaucoup fuient la guerre civile syrienne, au lieu de leur permettre de se rendre au nord de l’Europe centrale. En juin, il a été rapporté que le bloc envisageait de prolonger les programmes existants en vue de verser 3,5 milliards d’euros supplémentaires.

 

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