Alors que l’exécutif misait sur une guerre d’usure, une majorité de Français (70%) estime que la mobilisation contre la réforme des retraites doit se poursuivre selon un sondage BVA.
Il faut bien se rendre à l’évidence. Après six semaines de grèves et de mobilisation et sept journées de manifestations, la réforme du système des retraites ne passe pas.
Les enquêtes d’opinions publiées ce vendredi 24 janvier 2020 le confirment. Selon un sondage BVA pour Orange, RTL et La Tribune, sept Français sur dix (70%) pensent que la mobilisation contre les retraites doit se poursuivre (contre 29%). Le même sondage confirme que 66% des Français ne font pas confiance à Macron. Pire : près d’un Français sur deux (45%) considère que les réformes engagées par le président Macron ont « détérioré la situation de la France ».
Un autre sondage réalisé par la société Elabe pour BFMTV, 53% des Franciliens, pourtant très impactés par les grèves, soutiennent toujours la mobilisation. Et 43% des sondés estiment que l’exécutif est responsable du conflit. Ils sont aussi 62% à considérer l’action d’Emmanuel Macron « décevante ».
Texte incomplet
Au 51ème jour du mouvement engagé contre la réforme, de nombreuses manifestations se sont déroulées à Paris et dans les grandes villes de France au moment où le Conseil des ministres examinait le projet de loi, dernière étape avant son examen au Parlement. En fait il s’agit de deux projets de loi (l’un organique, l’autre ordinaire) qui seront transmis à l’Assemblée nationale le 3 février pour un débat en séance publique à partir du 17 février.
On comprend mal ce calendrier quand on sait que « la conférence de financement » prévue par le Premier ministre, commencera le 30 janvier pour se terminer fin avril.
C’est donc un texte mal ficelé et incomplet qui est examiné aujourd’hui par les ministres et qui le sera bientôt par les députés.
Le vote définitif de la réforme des retraites est prévu pour le début de l’été. Édouard Philippe a d’ores et déjà prévu que, si l’équilibre du système des retraites n’est pas trouvé à l’horizon 2027, l’âge pivot (à 67 ans) sera intégré dans le texte à coups de 49.3. Autrement dit, à l’arme lourde.
Sauf si, d’ici-là, c’est lui qui a sauté…