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L’Afrique centrale en difficulté (3)

Le Monde francophone (photo CERM.org)
Le Monde francophone (photo CERM.org)

En 2017, et pour la cinquième fois en six ans, l’Afrique subsaharienne francophone a réalisé les meilleures performances économiques du continent. Et cela malgré les difficultés rencontrées par les pays d’Afrique centrale. La tendance devrait se maintenir en 2018, même si une certaine vigilance s’impose.

Grâce à la remontée des cours des matières premières, la croissance s’est légèrement redressée en Afrique centrale, passant de -0,3 % an 2016 à 0,3 % en 2017 (ou de 1,1 % à 1,5 %, hors Guinée équatoriale). La République démocratique du Congo (RDC) est parvenue à atteindre une croissance de 2,6 % (2,4 % un an plus tôt).
En zone CEMAC, cette dernière est passée de -1,1 % à -0,4 %, Guinée équatoriale incluse (ou de 0,6 % à 1,1 %, hors Guinée Equatoriale). Ce pays constitue, en effet, un cas très particulier qu’il convient toujours de rappeler, car de nature à fausser l’interprétation des statistiques régionales.
Peuplé de seulement 0,8 million d’habitants, ce pays partiellement francophone et ancienne colonie espagnole était subitement devenu l’un des principaux producteurs africains de pétrole à la fin des années 1990, avant de voir sa production commencer à décliner dès le début des années 2010. N’étant pas encore parvenu à diversifier suffisamment son économie, il vient donc d’achever sa cinquième année consécutive de croissance – souvent – fortement négative (-8,5 % en 2017, et -9 % un an plus tôt).

Cameroun et Gabon

En zone CEMAC, le Cameroun (3,7 %) et le Gabon (1,1 %) ont le mieux résisté à la baisse des cours de ces dernières années. Et ce, grâce aux efforts en matière de diversification (plan Cameroun émergence 2035, et Plan stratégique Gabon émergent – PSGE) qui leur ont permis d’afficher une croissance hors hydrocarbures bien supérieure à celle des deux grands pays pétroliers voisins que sont le Nigeria et l’Angola. Sur la période triennale 2016-2018, et selon le FMI (dans son dernier rapport « Perspectives économiques régionales », octobre 2017), la croissance hors hydrocarbures devrait ainsi atteindre une moyenne annuelle de 4,7 % au Cameroun et de 2,7 % au Gabon, et se situer à 0,4 % au Nigeria et à 0,8 % en Angola.

À l’inverse, force est de constater que pareils efforts n’ont pas encore été entrepris au Congo et au Tchad, à la croissance négative en 2017. Par ailleurs, ces deux pays continuent à occuper les dernières places du classement Doing Business, en étant respectivement à la 179e et la 180e place sur un total de 190 pays étudiés (et en faisant moins bien que l’Angola, 175e). De même, le Congo se classe désormais à la troisième place des pays africains les plus endettés (118 % du PIB fin 2017). Toutefois, il convient de rappeler que les pays francophones ne représentent que trois des dix pays les plus endettés du continent, le Congo étant suivi par le Togo (7e) et le Gabon (10e, avec 66 % du PIB, soit un niveau inférieur à celui de la majorité des pays d’Europe de l’Ouest).

A suivre

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