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L’imbroglio Paul Bismuth au procès Sarkozy

Le procès de Nicolas Sarkozy qui doit reprendre ce jeudi à Paris, se complique d’une histoire incroyable : un avocat porte plainte contre son client, le vrai Paul Bismuth, pour « escroquerie » et « abus de confiance ». Explications.

Sarkozy, Herzog, Azibert (capture euronews)
Sarkozy, Herzog, Azibert (capture euronews)

C’est une affaire dans l’affaire. Le procès de Nicolas Sarkozy qui comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris pour  « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire dite des écoutes, a débuté lundi 23 novembre 2020. Mais il a été suspendu le jour-même car l’un des trois prévenus, l’ancien magistrat Gilbert Azibert, n’a pu se rendre à l’audience pour raison médicale. Il devait siéger sur le banc des prévenus aux côtés de l’ancien président de la République et de son avocat, Me Thierry Herzog. Le tribunal a donc demandé une expertise médicale avant la reprise du procès.

Imbroglio judiciaire

Mais une embrouille invraisemblable est venue jeter le trouble dans ce dossier déjà compliqué. Un avocat, Me Frédérik-Karel Canoy, à la tête d’un cabinet parisien fort réputé, a annoncé mercredi 25 novembre avoir porté plainte contre son « client » Paul Bismuth pour «escroquerie» et «abus de confiance». Pourquoi? Parce que ce dernier a démenti par voie de presse s’être constitué partie civile dans le procès «des écoutes» dans lequel comparaît Nicolas Sarkozy.
On sait que pour déjouer les écoutes téléphoniques des enquêteurs, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog communiquaient via deux téléphones mobiles acquis sous une fausse identité : Paul Bismuth, du nom d’un ancien camarade de lycée de Me Herzog.
Paul Bismuth, le vrai, n’était pas présent à l’ouverture du procès, lundi. Mais il s’est constitué partie civile via son avocat, Me Canoy. Or, dans la journée de mercredi, Paul Bismuth domicilié en Israël, a fait savoir à la presse qu’il ne s’était jamais constitué partie civile. « Je n’ai rien à voir avec tout cela, dit-il à nos confrères de l’AFP. Je ne connais pas cet avocat [Me Canoy]. J’aspire à la tranquillité. »

Un deuxième Takieddine?

Fini? Pas tout à fait. Car Me Frédérick-Karel Canoy qui dit avoir été mandaté par son confrère Me Francis Chouraqui pour représenter Paul Bismuth a déposé plainte contre… son client, pour «abus de confiance, escroquerie, complicité, faux et usage de faux». Il affirme en effet avoir eu un échange téléphonique avec Paul Bismuth mais ne pas l’avoir rencontré. Me Canoy dit ne pas comprendre cette volte-face et s’interroge « ne serait-il pas finalement un deuxième Ziad Takieddine, cet intermédiaire sulfureux qui a subitement retiré ses accusations contre Nicolas Sarkozy dans le dossier du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007?
Quoi qu’il en soit, la reprise du procès, ce jeudi, promet d’être particulièrement mouvementée.

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