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Confinement et déconfinement en bourgogne-Franche-Comté

Comment a évolué la population présente dans les départements de Bourgogne-Franche-Comté selon l’Insee?

Carte lissée de la part des résidences secondaires en Bourgogne-Franche-Comté (insee)
Carte lissée de la part des résidences secondaires en Bourgogne-Franche-Comté (insee)

Pour lutter contre la propagation de la Covid 19, la population résidant en France métropolitaine a été confinée du 17 mars au 11 mai 2020. Cette décision de confiner a généré avant sa mise en place ou aux toutes premières heures, de nombreux mouvements de population : des personnes en vacances sont rentrées chez elles, des étudiants ont rejoint le domicile de leurs parents, des citadins se sont installés dans leur résidence secondaire.
Dans tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté, la population présente a augmenté durant cette période, principalement du fait de retours de personnes dans leur département de résidence habituel. Lors de la première phase de déconfinement, jusqu’à fin mai, les restrictions de déplacements ont été assouplies sans être totalement levées et l’activité économique a repris progressivement. Cette période s’est alors accompagnée de mouvements accrus de population, sans comparaison toutefois avec ce qu’on a connu au moment du confinement. Le nombre de personnes présentes dans la région reste alors stable par rapport à la période de confinement, les arrivées de non-résidents compensant les départs de résidents habituels.

Téléphonie mobile

Afin d’estimer l’ampleur des mouvements de population, l’Insee a collaboré avec trois opérateurs de téléphonie mobile. Les activations du réseau téléphonique mobile, rapidement mobilisables, permettent en effet d’estimer les variations de population présente induites par le confinement puis par la première phase de déconfinement dans les départements métropolitains.
La population présente dans les départements se compose :
– de personnes résidant habituellement dans le département (les résidents)
– de personnes résidant habituellement dans un autre département de France métropolitaine (les non-résidents)

Périodes concernées :
• Période de référence hors confinement : du 16 janvier au 17 mars 2020 au matin
• Période de confinement : du 17 mars au soir au 11 mai 2020 au matin
• Période déconfinée : du 11 mai au soir au 31 mai 2020 au matin.

Avec le confinement, la population présente augmente fortement dans l’Yonne et la Nièvre, mais évolue peu dans le Doubs, la Côte-d’Or et le Jura

Dans tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté, la population présente a augmenté lors du confinement, et tous ont enregistré une hausse du nombre de leurs résidents habituels. C’est également le cas au niveau national. En effet, durant cette période, les personnes en déplacement hors de leur domicile pour des raisons professionnelles, d’études ou de loisirs ont rejoint leur département habituel. Seul Paris, et dans une moindre mesure les Hauts-de-Seine, ont hébergé moins de résidents qu’avant le confinement.
La population de l’Yonne a augmenté de 23 000 habitants lors du confinement

Évolution du nombre de métropolitains présents dans les départements de Bourgogne-Franche-Comté

23.000 personnes de plus

De nombreux départs des Alpes, de Paris et de départements fortement urbanisés au début du confinement

Évolution du nombre de métropolitains présents dans le département

L’Yonne est le département métropolitain qui a connu la plus forte croissance de sa population lors du confinement : + 7 %, soit 23 000 personnes de plus sur son territoire. C’est aussi le 2e département, après l’Ardèche, qui connaît la plus forte croissance du nombre de ses résidents habituels : + 5 %, soit une hausse de 15 000 personnes. L’Yonne comprend en effet de nombreux habitants travaillant ou étudiant en Île-de-France, qui ont dû revenir à leur domicile pour télétravailler ou arrêter leurs activités par décision administrative. C’est également le département de métropole qui enregistre la plus forte hausse du nombre de non-résidents sur son territoire, en lien avec les nombreuses résidences secondaires appartenant à des Parisiens (+ 2 %, soit 7 000 non-résidents en plus).
La Nièvre est dans le même cas de figure. La population présente y a également fortement crû lors du confinement (+ 5 %, soit 10 000 personnes en plus). Le département compte alors 8 000 résidents habituels supplémentaires, et 2 000 non-résidents. Comme dans l’Yonne, cette hausse s’explique notamment par une forte implantation de résidences secondaires, souvent des maisons avec jardin, dans lesquels ont pu se confiner leurs propriétaires.
Une part importante de résidences secondaires dans l’Ouest de la région

En revanche, la population présente a très peu augmenté en Côte-d’Or et dans le Doubs durant le confinement. Ces départements ont accueilli, chacun, 1 000 personnes de plus sur leur territoire. L’augmentation du nombre de leurs résidents habituels, bien que marquée, ne compense pas la baisse du nombre de non-résidents (- 12 000 personnes chacun). Ces deux départements comptent une université et des pôles importants d’emplois, et de nombreux étudiants ont probablement quitté leur lieu d’étude lors du confinement afin de résider dans le domicile de leurs parents. C’est aussi peut-être le cas de jeunes actifs habitant seuls, qui ont pu rejoindre leurs attaches familiales. En effet, ces deux départements abritent les plus fortes parts de personnes âgées de 18 à 29 ans de la région, nées hors du département, sans enfant et n’habitant pas chez leurs parents.

Le Jura : département touristique

Le Territoire de Belfort, autre pôle universitaire et d’emploi, est dans une situation comparable, bien que les mouvements de population soient de plus faible ampleur. La population présente sur son territoire augmente de 3 000 personnes durant le confinement.
Enfin, la population présente évolue peu dans le Jura, qui ne compte que 1 000 personnes de plus sur le territoire lors du confinement (+ 0,4 %). Le nombre de ses résidents habituels augmente, mais il accueille 8 000 non-résidents de moins qu’avant le confinement. Dans ce département touristique, c’est probablement la conséquence de départs de vacanciers de passage ou de travailleurs saisonniers, en particulier des stations de ski.
Dijon et Besançon, deux villes abritant un important pôle universitaire, qu’ont quitté de nombreux étudiants au moment du confinement

Durant les trois premières semaines de déconfinement, la population présente en Bourgogne-Franche-Comté évolue peu

À partir du 11 mai, le déconfinement graduel de la population s’est accompagné d’une reprise progressive des déplacements. Lors des trois premières semaines, la répartition de la population présente dans les départements métropolitains durant le confinement s’est en fait peu modifiée. En effet, les déplacements restent limités à 100 km (sauf exception). D’autre part, l’activité économique reprend très partiellement en France : elle est encore inférieure de 22 % par rapport à une situation normale. Les transports publics et écoles rouvrent graduellement. La population revient alors à Paris, partiellement car le recours au télétravail est aussi encore massif. Des départements littoraux voient également leur population croître avec des personnes rejoignant la campagne ou la mer. À l’inverse, des agglomérations abritant des pôles universitaires importants, mais qui restent fermés, ne bénéficient pas des retours d’étudiants.
En Bourgogne-Franche-Comté, la population présente reste stable. C’est la conséquence de déplacements qui s’équilibrent. Tous les départements perdent des résidents habituels, comme partout en France à l’exception de Paris. La reprise graduelle des activités économiques en est la raison, car elle accroît les déplacements domicile-travail. Dans la région, les mouvements de résidents sont toutefois de moindre ampleur que lors du confinement. À l’inverse, le nombre de non-résidents augmente, comme dans tous les départements de France métropolitaine.

Ville et campagne

Le Jura, la Saône-et-Loire et l’Yonne comptent 1 000 personnes de plus sur le territoire lors du déconfinement, alors que le Doubs enregistre environ 1 000 personnes de moins sur son territoire.
Avec le déconfinement, les mouvements de population reprennent au cours de la semaine
Avec le confinement, les mouvements de population se sont estompés. Lors du déconfinement, les déplacements vers les pôles urbains reprennent partiellement avec la reprise de l’activité en semaine, tandis que le littoral ou les zones rurales accueillent la population le week-end.
Ainsi, en comparaison à un mardi de confinement, la population présente un mardi de déconfinement augmente légèrement en Côte-d’Or et dans le Doubs (+ 1 000 personnes chacun).
À l’inverse, les dimanches, elle recule dans ces deux départements ainsi que dans le Territoire de Belfort, mais augmente dans les autres départements de la région, plus ruraux.

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